En dépit de son potentiel de développement, l’Afrique de l’Ouest fait face à une crise sans précédent. Aux enjeux préexistants s’ajoute aujourd’hui une crise multiforme, sécuritaire, humanitaire et environnementale.
La rupture économique, sociale et politique de plus en plus aiguë dans la région rend la vie de millions de personnes plus dure et plus courte. Les inégalités sont évidentes et s’affirment dans tous les domaines de la vie. Elles enferment la jeunesse dans le chômage et la pauvreté et les laissent avec peu de perspectives d’avenir.
Swisscontact intervient dans six pays de l’Afrique de l’Ouest (Bénin, Burkina Faso, Mali, Niger, Sénégal et Tchad). Impactés par des crises à multiples dynamiques, ces pays abritent des populations souffrant de chômage, d’emploi précaire et/ou de pauvreté. En effet, les systèmes éducatifs sont confrontés depuis de nombreuses années à des difficultés d’adaptation face au marché de l’emploi, qui est lui-même très limité et en grande partie informel. Ainsi le nombre de jeunes sansemploi continue d’augmenter, aussi bien en milieu rural qu’urbain. Selon l’Organisation Internationale du Travail, près de 2 jeunes sur 5 entre 15 et 24 ans, économiquement actifs, sont sans travail ou travaillent mais restent appauvris, et 3 jeunes sur 4 occupent des emplois informels.
Des réformes plus complètes sont donc nécessaires afin d’adopter des modèles de développement inclusif et durable qui offrent de meilleures opportunités pour tous, et en particulier pour la jeune génération et les femmes.
Dans ce contexte, l’accès à des formations de qualité et à des dispositifs d’insertion professionnelle innovants ainsi que le développement du secteur privé sont les actions prioritaires à mettre en œuvre pour lutter contre le sentiment d’abandon et la crise de confiance envers les institutions.
Malgré les défis géopolitiques auxquels les pays de cette région sont actuellement confrontés, ils bénéficient de plusieurs atouts : une jeunesse de plus en plus formée et innovatrice, un potentiel important dans des secteurs économiques porteurs tels que l’agriculture, dont la transformation agroalimentaire, le secteur énergétique avec notamment les énergies renouvelables, ainsi que le secteur des services incluant le secteur bancaire et les télécommunications.
Dans les prochaines années, la main-d’œuvre augmentera significativement et libérera ainsi des ressources pour l’investissement dans le développement économique et le bien-être. Cependant, pour cristalliser ces opportunités, les gouvernements et la société civile doivent créer ou réformer les institutions et mettre en œuvre des politiques efficaces afin de promouvoir le développement inclusif durable attendu.
La production agro-sylvo-pastorale représente, à n’en pas douter, un des plus importants potentiels économiques et le premier gisement d’emploi pour les jeunes en quête d’insertion socio-économique viable et rémunératrice de la région. Dans ce contexte, le choix d’une agriculture basée sur les principes de l’agroécologie s’impose comme une des voies à privilégier.
Par ailleurs, les activités agro-industrielles liées à la production agricole (y compris la pisciculture et la sylviculture) et la transformation représentent un puissant levier de développement économique et social. Les structures agro-industrielles associent à la fois les secteurs de l’industrie et de l’agriculture et créent subséquemment des interactions aux effets très positifs en termes de création d’emplois et de valeur ajoutée dans les secteurs agricoles, manufacturiers, commerces et services.
Sans oublier l’entrepreneuriat féminin, levier incontournable de croissance économique et de création d’emploi. L’Afrique sub-saharienne est la seule région du monde où les femmes sont plus susceptibles de travailler à leur compte que les hommes et où 27% d’entre-elles créent une entreprise, taux le plus important à l’échelle mondiale. Il est donc essentiel de renforcer et contribuer à l’égalité des genres afin d’améliorer les possibilités d’emploi et de libérer le potentiel entrepreneurial de toutes les femmes au service de l’économie des pays.
Dans ce contexte, la région de l’Afrique de l’Ouest, en prenant en compte le réel potentiel de chaque pays, peut élaborer des programmes de grande envergure et aborder des sujets très souvent interconnectés, à savoir :
Les stratégies pour aborder ces domaines doivent apporter des réponses adaptées au contexte, aux besoins et aux potentiels particuliers de chaque pays. Ceci étant, pour tous les pays, l’approfondissement de l’inclusion financière, l'amélioration de la compétitivité internationale et l'attraction d'investissements étrangers directs plus nombreux et à plus forte valeur ajoutée seront des éléments fondamentaux pour garantir une croissance durable, des emplois et un meilleur niveau de vie.
BENIN
BURKINA FASO
MALI
NIGER
SENEGAL
TCHAD