Aujourd'hui, de nombreux projets de développement sont bien intentionnés, mais ne sont pas suffisamment adaptés au contexte local. Ils tentent de lutter contre la pauvreté sans être conscients des effets secondaires négatifs que provoquent leurs actions. Les structures parallèles et les distorsions du marché en sont quelques-unes des conséquences logiques. Au lieu de créer un espace favorable pour des solutions locales, ces acteurs du développement deviennent eux-mêmes des éléments cruciaux des systèmes dans lesquels ils interviennent ; ainsi, leur retrait (fin de projet) ne garantit plus la pérennité de leurs actions. Ce faisant, des secteurs économiques et gouvernementaux entiers deviennent ainsi dépendants de la générosité étrangère.
Heureusement ces dernières années, des façons plus intelligentes de faire du développement sont apparues. Avec l'approche des marchés inclusifs ou des systèmes de marché, la lutte contre les symptômes de la pauvreté par le biais de subventions directes par exemple, n'est plus au centre de l'attention. Au contraire, cette lutte s’attaque à l’élimination des faiblesses systémiques et aux causes profondes des goulots d’étranglement, toujours en étroite collaboration avec les partenaires locaux.
Sachant que les sociétés et leurs économies sont des structures très complexes, seuls les projets qui tiennent compte de cette complexité peuvent apporter des changements structurels durables. Pour y parvenir, certaines interrogations pourraient les y conduire : Pourquoi les produits locaux ne peuvent-ils pas concurrencer les importations ? Qu'est-ce qui empêche les groupes vulnérables de participer à des activités génératrices de revenus ? Quelles sont les fonctions de soutien clés et pourquoi sont-elles peu performantes ? Ces types de questions sont le point de départ de toute intervention sur les systèmes de marché. L'équipe du projet joue le rôle de facilitateur, aidant les partenaires locaux à trouver les réponses et à s'attaquer aux problèmes sous-jacents. Les stratégies d'intervention typiques comprennent la réduction des risques initiaux pour les produits ou services nouveaux et innovants et la mise en relation des acteurs du système pour créer la confiance et augmenter le flux de communication.
Swisscontact est l'un des leaders mondiaux en matière de développement systémique et possède plus de dix années d'expérience pratique de cette approche dans divers contextes régionaux. Il est maintenant temps pour l'Afrique occidentale de rejoindre l'avenir de la coopération au développement.
Le projet Béninclusif de Swisscontact a été conçu spécifiquement dans le but de tester cette manière innovante de faciliter les processus de changement. Ses partenaires sont des pionniers et chaque intervention est la première du genre au Bénin. Pour la première phase de 2021 à 2024, le projet se concentre sur deux secteurs : la pisciculture et l’agrumiculture. Ils sont essentiels pour la stratégie de croissance du gouvernement et sont relativement épargnés par les autres projets des donateurs. Les interventions de Béninclusif couvrent l'ensemble des fonctions pertinentes de la chaîne de valeur de l'amélioration de l'accès aux intrants spécifiques à la structuration et à la promotion du secteur, en passant par le renforcement des capacités. Parmi les principaux bénéficiaires du projet, figurent les ménages, les entreprises familiales et les PME.
Comme toute nouvelle approche, le marché inclusif comporte des risques, nécessite plus de flexibilité et une bonne gestion adaptative. Le projet est conçu pour mettre en œuvre des interventions avec des partenaires. Ainsi, chaque étape est riche d'enseignements et parfois, conduit même à des échecs (inévitables). Cependant, elle constitue un processus itératif de sondage, de détection et de réponse permettant de jeter les bases d'un impact plus significatif à l'avenir. C'est la raison pour laquelle Béninclusif est appelé un projet apprenant.
Pour avoir plus d’informations sur les réalisations du projet Béninclusif, lisez notre nouveau bulletin trimestriel ou visitez le site web du projet.
Ce projet fait partie du programme de développement de Swisscontact, cofinancé par la DDC (Direction du développement et de la coopération Suisse, Département fédéral des affaires étrangères DFAE).