Valorisation des produits locaux : comment la qualité et la compétitivité du gari facilitent son accès aux marchés 

Agriculture durable
04.07.2022
Le Programme d’Appui au Secteur du Développement Rural (PASDeR) financé par la Coopération Suisse au Bénin et implémenté par le Consortium Swisscontact-LARES accompagne les organisations socio professionnelles dont celles des femmes transformatrices de maniocL’un de leurs défis majeurs est l’amélioration de la qualité des produits et l’accès au marché sécurisé. En soutenant le groupement «DAM GNINA » de Bori dans la Commune de N’Dali (nord-est Bénin), le PASDeR travaille à améliorer la qualité et la compétitivité du gari produit et mis sur le marché local et régional (Nigéria).
Lavage du manioc
Torréfaction de la semoule pour l'obtention du gari

Le PASDeR a construit une unité de transformation semi-moderne équipée pour un coût global de 35 956 143 F CFA (60 000 CHF). Ces femmes ont vu leurs capacités renforcées sur les bonnes pratiques d’hygiène et de fabrication, les normes et qualité. Elles ont bénéficié de kits de protection (caches-nez, charlottes, dispositif de lavage des mains et blouse), de la réorganisation du système de transformation, des pictogrammes de bonnes pratiques et des guides de production élaborés avec la mise en place des emballages personnalisés.

Au total, 41 femmes transformatrices de manioc exploitent cette unité. Elles s'organisent pour travailler à tour de rôle en fonction de la disponibilité de la matière première. Grâce à l’unité de transformation, la capacité de production des femmes a plus que triplé entre 2014 et 2022, passant de 2,5 tonnes à 8 tonnes de gari amélioré, avec une capacité moyenne annuelle de production estimée à 3,84 tonnes de gari de bonne qualité. Les recettes hebdomadaires sont passées de 80 000 F CFA (133,33 CHF) à 120 000 F CFA (200 CHF) avant l’intervention à 240 000 F CFA (400 CHF) à 400 000 F CFA (667 CHF) de nos jours. La période d’intense activité au sein de l’unité est de janvier à mai, période d’abondance de la matière première, le manioc.

Trois (3) types de gari (fermenté ; non fermenté ; assaisonné au lait/sucre/ananas) sont promus au niveau de cette unité. Le conditionnement de ces variétés de gari est fonction du besoin de la clientèle et se fait dans des emballages de 1 kg, 5 kg, 50 Kg ou 100 kg. Pour l’amortissement et le renouvellement des matériels et équipements, il est instauré au niveau de l’unité, un mécanisme de redevance par le prélèvement des droits d’utilisation d’un montant de 2 000 F CFA (3.33 CHF) par charrette de manioc et un comité de gestion de l’unité.

 

Les femmes transformatrices de manioc de Bori avec le gari conditionné en main

Qualité considérablement améliorée

À la suite de leur formation, TOKO BIO Bah Kouro et Tonigui Bana Dama maitrisent les règles d’hygiène de transformation et assurent la mise aux normes requises de leur unité de transformation en vue de la vente sur le marché de leurs produits transformés. Elles nous donnent leurs impressions non seulement sur l’appropriation des différents acquis mais aussi sur les effets des interventions sur leurs conditions de vie.

« Avant la construction de l’unité, je transformais le manioc à l’air libre et le gari était exposé à la poussière, aux débris végétaux et animaux. De plus, j’utilisais de grosses pierres pour le pressage afin de réduire considérablement la teneur en eau de la pulpe. Du coup, le gari obtenu regorgeait des impuretés surtout le sable. Je n’arrivais pas à le vendre facilement ni à un bon prix. Aujourd’hui, grâce à l’unité de transformation, le travail n’est plus pénible, ma productivité s’est accrue et la qualité de mon gari s’est considérablement améliorée ; je n’ai pas de difficulté pour la vente. Avec ça, je contribue fortement à l’amélioration des conditions de vie de ma famille. Pour cela, je remercie beaucoup la Coopération Suisse au Bénin » témoigne Toko Bio Bah Kouro, trésorière de l’unité.

« Grâce à l’unité de transformation, j’accompagne mon époux dans la scolarisation des enfants.  Au titre de l’année scolaire 2021-2022 par exemple, j’ai payé la contribution scolaire de mes deux enfants qui sont en classe d’examen et mobilisé les fonds nécessaires pour l’établissement de leurs actes de naissance. Aujourd’hui, j’arrive à contribuer aux dépenses du ménage et les querelles avec mon époux ont diminué. Je suis fière de cette unité » affirme Tonigui Bana Dama, Présidente du groupement.

Le Programme d'Appui au Secteur du Développement Rural (PASDeR) est financé par la Direction du Développement et de la Coopération (DDC) et mis en œuvre par le consortium Swisscontact-LARES.

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Programme d’Appui au Secteur du Développement Rural (PASDeR)
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