Une provende de meilleure qualité à moindre coût pour une extension de production

Agriculture durable
02.09.2021
Mme Hounsou Gisèle est l’une des rares femmes productrices de poissons au Bénin. Agée de 47 ans, elle nourrit ses poissons à base d’une provende importée qui lui revient très chère. Le coût d’alimentation représente environ 70 % du coût de production et est la principale raison pour laquelle le poisson local peut difficilement concurrencer le poisson importé. Pour résoudre cette difficulté, le projet accompagne huit pisciculteurs dont Gisèle Hounsou en vue d’expérimenter l’efficacité d’une nouvelle provende industrielle produite par l’entreprise locale FAPV (Ferme Agro-Pastorale de la Vallée).
Mme Gisèle Hounsou avec son filet de pêche sur son site d’alevinage
L’équipe de Mme Gisèle Hounsou lors de la préparation du filet de pêche 

Mère de deux filles et d’un garçon, Gisèle Hounsou est une couturière de formation. Elle a exercé ce métier pendant 10 ans mais elle n’était pas épanouie. Un jour, après avoir regardé un publireportage sur l’élevage de poissons, elle a compris que la demande était très forte et qu’en empruntant cette voie, elle pouvait prospérer tout en assouvissant sa passion pour la pisciculture. Forte des nombreuses expériences acquises lors des différentes formations, elle crée en 2009 sa ferme piscicole dénommée « Sena ».

Récolte des poissons-chats africains

Grâce à un prêt, elle s’est lancée dans la production semi intensive de deux espèces de poissons, le poisson-chat africain (Clarias gariepinus) et le Tilapia (Oreochromis niloticus). Aujourd’hui, installée sur une superficie de deux hectares, sa ferme emploie deux ouvriers et dispose de onze bassins et de dix étangs. « Ici, je produis les alevins de Clarias et de tilapia monosexe, ainsi que du poisson marchand des deux espèces. Nourris à base de provende, ces poissons ont une bonne performance et peuvent atteindre 500 g pour le Clarias et 300 g pour le tilapia » explique Gisèle.

Sa production n’est pas très rentable en raison du prix élevé des aliments. Par le biais de la Fédération Béninoise pour la Promotion de l’Aquaculture (FéBéPA), partenaire du projet Béninclusif exécuté par Swisscontact, elle a appris qu’il y a une excellente opportunité pour améliorer sa production. C’est la raison pour laquelle elle a participé aux essais sur une provende industrielle produite au Bénin par FAPV. L’équipe du projet a évalué chaque mois, la croissance des poissons, le niveau d’évolution des essais et le respect rigoureux des conditions prévues et stipulées dans le protocole.

La provende industrielle des poissons

Au bout de six mois, les essais se sont révélés concluants et ont montré une amélioration de sa production de 25 % à travers des outils de suivi développés par l’équipe du projet. Cette dernière œuvre pour que la FAPV soit en mesure de produire et de fournir cette provende industrielle de meilleure qualité à moindre coût à Gisèle et aux autres pisciculteurs. Il va s’ensuivre la mise à leur disposition des alevins performants, le renforcement de leurs capacités sur les techniques de production moderne et la mise en place de clusters afin de faciliter l’écoulement de leurs produits. Ce potentiel de reproduction en élevage motive Gisèle à accroitre sa production afin d’approvisionner les pays voisins.

Mme Gisèle Hounsou, très heureuse de nourrir ses poissons
»J’ai pour objectif de diversifier mes produits en faisant du maraichage sur un site d’un hectare et d’étendre ma production de poissons«
Gisèle Hounsou, Piscicultrice, Sèmè, Bénin

Ce projet fait partie du programme de développement de Swisscontact, cofinancé par la Direction du développement et de la coopération Suisse (DDC).

Bénin
Agriculture durable
Béninclusif - Marchés dynamiques des produits agricoles durables
Le projet a pour objectif principal d’améliorer les conditions de vie des familles des exploitants en favorisant la dynamique du marché. Par une approche de systèmes inclusifs, il se concentre sur les marchés et les écosystèmes agricoles qui sont peu développés au Bénin. Dans sa première phase (2021-2024), un accent particulier sera mis sur la pisciculture et l’agrumiculture, deux secteurs à fort potentiel promus par le gouvernement béninois.