Passionné d’agriculture, Albert travaille sur la ferme de ses parents situé dans la région de Sikasso depuis son plus jeune âge. Après sa formation de juriste, Albert décide de changer de d’orientation et se dirige vers l’agro-business. Possédant un terrain de 4 hectares, il lance son entreprise fondée sur un système intégré de production végétale, animale et piscicole. Au retour de sa formation au Bénin, Albert commence par planter 200 pieds de papayes mais se rend vite compte qu’avec un puits de 26 mètres de profondeur, le travail d’arrosage devient trop laborieux et ne lui permet pas de diversifier sa production.
Après plusieurs recherches de financement, Albert découvre le Fonds d’Appui à la Création d’Entreprise par les Jeunes (FACEJ). Il prend contact avec une des structures d’accompagnement, Fitine-Consult, afin d’élaborer son plan d’affaires. L’aspect innovant de son projet : associer une pisciculture à son activité agricole et valoriser le poisson produit en le fumant et ajoutant la saveur du gingembre. Très rapidement, il est sélectionné par le comité de sélection du FACEJ et obtient un prêt bancaire d’un montant de 2 648 000 FCFA (4 448 CHF).
Ce prêt lui permet d’installer un forage alimenté par des panneaux solaires, un hangar d’embouche et un deuxième bassin piscicole. Après seulement une année, Albert produit papayes, gombo, melons, pastèques, concombres, piments et pommes de terre. Il est également éleveur de bovins, porcs et volailles, et a deux bassins piscicoles lui permettant de produire jusqu’à 2 000 kg de poisson-chats frais, dont 500 kg sont fumés. Avec l’aide de ses 3 employés, Albert vend ses produits dans les régions de Sikasso, Bamako, Koutiala et Ségou, et exporte également ses volailles et bovins en Guinée et au Sénégal.
Pour Albert, les dispositifs du FACEJ ont été le coup de pouce dont il avait besoin. Le financement lui a permis d’acquérir le matériel nécessaire pour mettre en place son entreprise, la formation lui a permis d’approfondir davantage ses compétences en gestion et le suivi accentué lui permet d’améliorer encore ses productions et de trouver de nouvelles solutions face aux difficultés rencontrées.
Dans le futur, Albert ambitionne d’obtenir la certification agriculture biologique. Il utilise actuellement la fumure des bovins et de la volaille pour fertiliser ses champs et une solution à base d’ail, de piment et de gingembre pour éloigner les insectes. Albert souhaite également créer un centre de production intégrée (production, transformation et commercialisation) et organiser des formations pour les jeunes de la région.
« Aujourd’hui pour que nous, les jeunes entrepreneurs, on puisse aller de l’avant, il faut un écosystème entrepreneurial. Il faut qu’on se mette en réseau pour davantage partager et s’entre-aider. »