Guidée par quelques principes clés, cette initiative cible en priorité les couples modèles (époux et épouses) mais aussi l’ensemble des femmes bénéficiaires des infrastructures collectives réalisées par le PASDeR telles que les sites de production maraichère et unités de transformation agroalimentaire. Son objectif est de favoriser une participation accrue des femmes dans les décisions et activités au sein de ces organisations. L'histoire de Fatouma Bah Sossa épouse de Jonas Orou Kpérékou, bénéficiaires des EDM, illustre parfaitement les changements positifs que cette initiative a apportés à leur vie et à leur communauté.
Fatouma, 23 ans est une transformatrice de manioc en gari et membre actif de la coopérative des femmes "An Koua Mon," située dans le village de Soubado, commune de Pèrèrè, au Nord-Est du Bénin. Elle explique comment les actions entreprises dans le cadre des EDM ont eu un impact significatif sur sa relation avec son époux.
« Auparavant, mon mari s'opposait à ma participation au bureau de notre coopérative, mais grâce à l'initiative "A l'école de mon mari," il est devenu mon plus grand soutien. Je suis même devenue Secrétaire Générale lors du renouvellement du bureau de la coopérative ».
De plus, grâce à cette initiative, son mari la soutient activement pour participer à diverses rencontres, ce qui a renforcé sa capacité à s'exprimer en public et à défendre ses intérêts. Ce changement a contribué à une vie plus harmonieuse pour leur famille, où elle participe fièrement à l'éducation de leurs enfants. Enfin, l'initiative a également favorisé une meilleure compréhension mutuelle entre les couples participants, les aidant à résoudre les conflits qui surviennent dans leurs vies.
Jonas, 27 ans, époux de Fatouma, avait des doutes au début quant à son adhésion à l'initiative EDM. Cependant, après avoir suivi une série de formations sur le premier module, il a réalisé que c'était une démarche bénéfique.
Les formations des EDM sur le genre, le leadership féminin, l’autonomisation et la participation des femmes aux sphères décisionnelles ont comblé un manque d'information et de connaissance permettant ainsi d’accompagner la participation active des femmes dans les instances de prise de décision. Les préjugés qui suscitaient le doute et la méfiance à l'égard de la participation de sa femme au processus décisionnel ont progressivement laissé place à la confiance et à l'acceptation. L'effet immédiat de cette intervention a été une nette amélioration de la communication entre Fatouma et Jonas en tant que couple.
L'histoire de Fatouma et Jonas met en lumière l’impact positif de l'initiative "A l'école de mon mari" sur la vie des femmes et des couples au sein de leur communauté qui se traduira à long terme par une réduction des inégalités de genre dans la communauté et une amélioration de la représentativité des femmes au sein des instances de prise de décision.
Résultats obtenus de la mise en œuvre de la phase pilote
Les organisations socio-professionnelles faîtières prévoient organiser des séances de sensibilisation communautaire dans le but d'encourager la création de nouvelles EDM. Afin de promouvoir une participation égale des hommes et des femmes aux processus décisionnels au sein des OSP, elles vont mener des actions de plaidoyer en vue de réviser les statuts et les règlements internes des différentes organisations, en instaurant un quota pour la représentativité des femmes.
Le Programme d’Appui au Secteur du Développement Rural (PASDeR) espère que la mise en œuvre de ces actions favorisera une meilleure perception des maris sur la participation des femmes aux activités publiques, renforcera la confiance en soi et le leadership des femmes puis enfin contribuera à un meilleur accès des femmes aux sphères décisionnelles des OSP.
Le PASDeR, financé par la coopération suisse et exécuté par le consortium Swisscontact-LARES, appuie les Organisations Socio-professionnelles (OSP) à offrir des services adaptés et de qualité aux Exploitations Familiales Paysannes (EFP).
Le Programme d'Appui au Secteur du Développement Rural (PASDeR) est financé par la Direction du Développement et de la Coopération (DDC) et mis en œuvre par le consortium Swisscontact-LARES.