Béninclusif attache une grande importance à l'exploitation complète de toutes les possibilités offertes par la facilitation. Seule une interaction intelligente entre les différents rôles permet au projet d'avoir un impact durable sur les systèmes visés et de les rendre plus inclusifs. Alors, quels sont ces rôles ?
Un facilitateur est un analyste de système. L'essentiel est d'apprendre comment le système fonctionne et pourquoi il est peu performant. Les points de levier pour une performance accrue sont la porte d'entrée pour les interventions qui stimulent le changement.
Une bonne compréhension du système et de sa dynamique est si cruciale qu’il existe un danger dans cette habitude qu’ont les projets de développement d'externaliser la tâche d'analyse à des tiers. Même si les prestataires de services spécialisés comprennent le contexte et acquièrent de l’expérience dans les approches analytiques, le transfert des connaissances acquises au cours de l'analyse au personnel du projet peut être problématique. Des détails importants tels que les relations et les émotions au sein d'un système peuvent ne pas être pris en compte. Pour éviter cela, l'analyse du système doit être effectuée par le personnel du projet lui-même ou tout au moins en étroite collaboration avec un prestataire de services externe. Cela renforce la compréhension institutionnelle du projet et conduit finalement à des interventions mieux conçues.
Un facilitateur est un communicateur et un créateur de relations. Un système qui fonctionne bien se compose d'acteurs qui se font confiance et d'un ensemble de conditions cadres fiables. Les contrats et les accords doivent être respectés, les règles doivent être claires et suivies par tous. Les informations pertinentes doivent circuler librement entre les nœuds du système. Dans le cas contraire, le système ne fonctionnera pas bien, voire pas du tout.
Si cette confiance fait défaut, la tâche du facilitateur est d'aider à la construire. Parfois, il suffit de réunir deux parties une fois, parfois un accompagnement à plus long terme est nécessaire. Un projet de systèmes inclusifs peut également aider à établir la confiance en atténuant les risques initiaux, agissant comme une sorte d'assurance pour les partenaires qui interagissent entre eux pour la première fois. Le renforcement des canaux d'information existants, ainsi que le soutien à la création de nouveaux canaux, sont d’autres moyens efficaces d'améliorer un système. Bien entendu, il ne faut jamais perdre de vue le rôle temporaire du projet, sinon on risque de créer des dépendances.
Un facilitateur est un coach pour les innovateurs. Les nouvelles idées mettent du temps à se transformer en produits ou services finaux. Pour les petites entreprises ou les startups, c'est souvent un défi de comprendre et de suivre les procédures d'approbation gouvernementale. Les institutions financières hésitent à développer des produits pour de nouveaux segments de clientèle car elles n'en connaissent pas les conséquences. Et les gouvernements luttent pour adapter et optimiser le cadre réglementaire qui permet de favoriser l'innovation au lieu de la ralentir.
La position neutre d'un facilitateur permet d'accompagner et de coacher tous les types d'acteurs innovants lorsqu'ils développent de nouveaux produits ou services. Ayant accès à tous les niveaux des entreprises privées individuelles, aux groupes et associations sectoriels, ainsi qu'aux institutions gouvernementales concernées, le facilitateur est bien placé pour guider les nouvelles idées vers la mise en œuvre, accélérant un processus souvent lent, voire stagnant. Cela peut se faire en écoutant activement sans jugement, en fournissant un retour constructif, en stimulant l'action et en faisant pression pour le changement.
Pour en savoir plus sur l'application pratique de ces principes de facilitation et sur les activités spécifiques de Béninclusif, lisez les articles publiés régulièrement sur notre site web, où vous pouvez également vous abonner à ce bulletin d’information.
Ce projet fait partie du programme de développement de Swisscontact, cofinancé par la DDC (Direction du développement et de la coopération Suisse, Département fédéral des affaires étrangères DFAE).