Malick Sidibe est un agro-businessman âgé de 30 ans. Technicien supérieur en sciences sociales, Malick découvre rapidement sa passion pour le « business ». Après quelques années en tant que salarié chez Mali Météo puis gérant de petits commerces, Malick crée en 2019 son entreprise « Yolis » à 20 km de Bamako.
Malick commence son parcours entrepreneurial par l’importation et la vente de téléphones portables au Mali en provenance du Canada et des États-Unis. L’affaire est rentable mais Malick découvre une nouvelle opportunité lors d’un voyage en Côte d’Ivoire dans le secteur de la production agroalimentaire. Rapidement, Malick décide de concentrer son affaire dans l’importation de papayes, bananes plantains et avocats depuis la Côte d’Ivoire vers le Mali. Au fur et à mesure il se rend compte de la rentabilité et des potentialités d’une production agroalimentaire au Mali.
En possession de cinq (05) hectares de terrain avec un accès à l’eau limité et sans électricité, Malick se lance dans sa nouvelle activité avec quelques pieds de papayes et trois (03) bassins piscicoles alimentés en eau à l’aide d’un petit puits et d’un groupe électrogène. La première tentative ne donne pas les résultats espérés, Malick remarque la faible rentabilité de son activité : son groupe électrogène lui coûte plus de 20 000 F CFA (33 CHF) en essence par semaine et il n’arrive pas à satisfaire la demande en fruits et poissons. Il prend donc contact avec le Fonds d’Appui à la Création d’Entreprise par les jeunes (FACEJ), qui l’oriente vers un de ses partenaires, l’ONG ADG.
Après une élaboration soigneuse de son plan d’affaires et la validation du Comité de sélection du FACEJ, Malick obtient un prêt bancaire d’un montant de 13 899 495 F CFA (22 423 CHF). Ce financement lui permet d’investir. Il creuse un nouveau forage, acquiert douze (12) panneaux solaires pour assurer son autonomie en électricité, construit une réserve d’eau facilitant ainsi l’arrosage de ses diverses cultures et plantations. Il installe également deux (02) nouveaux bassins piscicoles. Son plan d’investissement permet de créer quatre (06) nouveaux emplois, quatre (04) permanents et deux (02) saisonniers.
« Pour faire de l’agriculture, la base c’est avoir de l’eau en abondance, et grâce au FACEJ j’ai pu installer un forage - la clé même de mon projet. »
L’entreprise « Yolis » évolue aujourd’hui sur cinq (05) hectares de terrain dans le secteur agroalimentaire avec trois composantes principales : l’arboriculture (production de 1 900 pieds de papaye), une culture maraîchère diversifiée (production de maïs, concombre, gombo et piment) et la pisciculture. La diversification des productions n’est pas sans intérêt. S’inspirant du mouvement « Zéro déchet », « Yolis » repose sur un choix de productions agricoles dans lequel les déchets sont utilisés pour l’enrichissement du sol (rotation des cultures, compost) et l’alimentation piscicole. Non seulement ce système permet à Malick d’optimiser ses coûts de production, cela lui permet également d’avoir un réel impact positif sur les sols et l’environnement.
« A chaque fois qu’une opportunité se présente, j’essaye de voir si celle-ci est rentable. C’est très important pour moi de toujours mettre le côté business en avant. »
Pour Malick, le suivi-accompagnement apporté par l’équipe du FACEJ, est fondamental pour le développement de « Yolis ». Tout au long du processus, Malick s’est senti accompagné et soutenu, lui permettant de mieux appréhender l’entrée en relation avec une banque ainsi que les étapes de la demande de crédit. Les visites périodiques des équipes de FACEJ et des partenaires créent également un climat de confiance dans lequel Malick se sent libre de demander conseil pour trouver réponse aux difficultés rencontrées.
Dans un futur proche « Yolis » envisage de mécaniser l’irrigation, et de produire plus de piment pour ensuite le transformer en sauce et condiments. L’objectif à long-terme de son projet reste la transformation industrialisée d’un de ses produits.
Découvrez le parcours de Malick en video :
Créé par l’ambassade du Danemark et mis en œuvre par le gestionnaire de fonds Swisscontact et Plan-BØRNEfonden au mois d’avril 2019, le Fonds d’Appui à la Création d’Entreprise par les Jeunes (FACEJ) a pour objectif principal d’appuyer les jeunes de 18 à 35 ans sortant d’une formation technique, professionnelle ou supérieur, dans la création ou le développement de leur entreprise.