Diawara Marietou Diarra, âgée de 22 ans, est la promotrice de l’entreprise Agribio Mali, spécialisée dans la transformation et commercialisation de tisanes locales certifiées en agriculture biologique.
C’est en 2017 que Marietou crée son entreprise 100% féminine et développe son premier produit « Kénéya Nutrition ». Kénéya, qui signifie « santé » en bambara, souhaite valoriser les produits agro-écologiques bio et plus particulièrement les plantes aux vertus médicinales.
Après son diplôme orienté marketing en poche, Marietou commence par développer sur fonds propres des tisanes à base de mélanges de plantes : kinkeliba, menthe, gingembre, citronnelle, hibiscus, moringa, basilique et bien d’autres… Pour assurer la qualité biologique de ses matières premières, Marietou se fournit auprès de producteurs certifiés en agriculture biologique, suivis par l’association AMSD (Association Malienne Pour la Solidarité et le Développement), spécialisée dans l’accompagnement de la production agricole biologique.
Très vite, les tisanes de Marietou connaissent le succès, si bien qu’elle n’arrive plus à répondre à la demande. Etant la seule sur le marché à produire de tels mélanges de tisanes, la demande est devenue trop importante pour être satisfaite. Le manque d’organisation et de ressources humaines ne lui permettaient plus de produire suffisamment.
« J'ai commencé à déposer mes tisanes dans les supermarchés à Bamako et trois jours après mes stocks étaient épuisés. »
Accompagnée au départ par l’incubateur Impact Hub, celui-ci fait lui fait découvrir les opportunités du FACEJ. Bien que le prêt bancaire lui ait au début fait peur, Marietou comprend rapidement que, pour être une bonne entrepreneuse, il faut savoir prendre des risques et elle décide de se lancer dans le processus du FACEJ.
Grâce à son prêt bancaire obtenu sur le FACEJ, Marietou acquiert de nouveaux matériels, loue un plus grand local pour sa production et emploie de nouvelles jeunes femmes.
Outre l’appui financier, le FACEJ grâce aux partenariats conclus avec différentes structures spécialisées dans la gestion d’entreprise, offre un accompagnement personnalisé répondant sur mesure aux besoins des jeunes entrepreneurs. C’est donc avec Impact Hub que Marietou a non seulement profité de sessions de renforcements de capacités, elle a également bénéficié de modules de formation en gestion financière, gestion des ressources humaines, marketing et management.
Pour Marietou, « le FACEJ est un programme très bien réfléchi, c’est un programme qui pousse les entrepreneurs à donner le meilleur d’eux-mêmes. Mon incubateur m’appelle chaque mois pour connaître mon chiffre d’affaires. Donc chaque mois je me pousse pour encore me surpasser le mois prochain. »
Elle explique également que son crédit à rembourser la responsabilise et l’encourage à travailler davantage. Le coaching et le suivi régulier lui permettent également de toujours innover dans ses stratégies de vente et ses produits.
Aujourd’hui les tisanes Kénéya sont un réel succès à Bamako. Marietou a mis l’accent sur la communication et le marketing. Elle a ainsi travaillé avec une agence de communication digitale et développé des stratégies et designs efficaces : elle a organisé une campagne Facebook de grande envergure, fait appel à une influenceuse avec plus 5 000 abonnés, créé un packaging plus attractif, et même organisé des dégustations dans les grands supermarchés de Bamako… Elle a vite observé les retombées de ces investissements, qui lui ont également permis de recevoir un financement de « Mali Angel Investment », porté par le Réseau de l’Entreprise en Afrique de l’Ouest.
Marietou emploie actuellement sept (07) jeunes femmes et ambitionne d’implanter son entreprise dans toutes les régions du Mali afin de promouvoir l’autonomisation des femmes et la création d’emplois.
Mon conseil pour les jeunes femmes qui souhaitent entreprendre est tout d’abord qu’elles prennent conscience que l’entrepreneuriat n’est pas chose facile, mais qu’ici au Mali, ce sont les femmes qui entreprennent le plus, même si la plupart d’entre elles ne sont pas déclarées. Je leur conseille de ne pas prendre à la légère leurs activités, de formaliser leurs activités car ça peut être une ouverture et une opportunité pour elles et leurs entreprises.
Et pour celles qui hésitent à se lancer, il faut qu’elles sachent que les débuts sont toujours difficiles. Mais si elles doublent leur effort, se démarquent des concurrents, innovent à leur manière, accordent de l’importance à leur activité, continuent de faire du bon travail, et mettent l’accent sur la qualité de leurs produits, elles réussiront. Et surtout il faut éviter de ne miser que sur les revenus car tout ne résume pas à cela, et rappelez-vous que le bon travail se paye seul.
J’aime beaucoup aider les femmes à être indépendantes économiquement. Personnellement je ne travaille qu’avec des femmes dans mon entreprise. Je les encourage à exceller dans ce qu’elles font afin qu’elles gagnent en autonomie.