Pour améliorer la qualité du poisson transformé et réduire l'impact négatif sur la santé des transformatrices, il est essentiel qu'elles apprennent de meilleures techniques et une façon plus moderne de transformer le poisson. C’est dans ce cadre, qu’en collaboration avec la Coopérative des Distributeurs de Poissons d’Elevage (CODIPE) de l’Ouémé-Plateau, le projet a organisé à Porto-Novo un renforcement des capacités au profit de 25 mareyeuses membres.
Les thématiques abordées se concentrent sur : (i) les bonnes pratiques d’hygiène et de fabrication du poisson fumé et du poisson fumé séché ; (ii) les bonnes pratiques de fumage et de conservation du poisson frais en milieu réel ; (iii) les techniques améliorées de production et de conservation du poisson transformé ; (iv) la gestion financière et administrative adaptée ; (v) le marketing et la recherche de nouveaux marchés ; (vi) la vie associative et le leadership.
Cette formation est animée par le professeur Victor Anihouvi, spécialiste de la transformation des produits animaux et s’inscrit dans le cadre d‘un partenariat (cofinancement) établi avec le projet Béninclusif. Un accent particulier est mis sur les avantages et les inconvénients des fours traditionnels et améliorées dont le fumoir « FTT Thiaroye » développé au Sénégal et le fumoir « Qualisani » développé par une équipe de la faculté des sciences agronomiques de l’Université d’Abomey-Calavi. Leur développement répond au besoin d’amélioration des opérations de fumage et de séchage de poissons à petite échelle.
« Il est très important que ces acteurs de la transformation adoptent le four « FTT Thiaroye » ou « Qualisani ». Cela va contribuer à l’amélioration de leurs revenus » souligne le professeur. En suivant avec beaucoup d’intérêt ces nouvelles notions abordées, les participantes ont acquis des compétences pour améliorer la qualité sanitaire des produits fumés et répondre efficacement aux exigences de leur clientèle.
Madame Emma Klouyo transforme et commercialise le poisson-chat africain dans les marchés du Bénin et du Nigéria. « J’utilisais pour le fumage de mes poissons un fumoir composé d’un baril métallique superposé d’un grillage et des cartons, plastiques ou le bois de recyclage comme combustibles. L’huile du poisson issue du processus de fumage tombe directement dans le feu dégageant une fumée dense » explique Emma. Malheureusement, cela n’assure aucune sécurité au niveau de sa santé et de son travail car elle est en contact direct avec la fumée et le poisson transformé n’est pas de bonne qualité.
Lors de la formation, Emma apprend qu’avec cette technique, elle peut produire de façon intensive, une meilleure qualité de poissons fumés, exempts des produits chimiques générés lors du fumage et qui sont toxiques et cancérigènes pour l’organisme humain. De même, elle peut utiliser des produits d’agriculture pour le feu tout en faisant une économie sur le bois ou le charbon. Emma compte bien profiter des opportunités que ces techniques améliorées innovantes vont lui procurer.
« Dorénavant, j’utiliserai cette technique qui m’aidera non seulement à fumer plus efficacement mes poissons mais surtout à réaliser une production intensive de bonne qualité en vue d'une augmentation de mes ventes et de ma rentabilité »
« Je me sens privilégié d’avoir participé à cette formation qui m’a permis d’acquérir des compétences sur la technique de conservation des poissons fumés. Auparavant, je laissais le poisson fumé à l’air libre, à la merci des mouches et la poussière. Grâce à la formation, j’ai appris à conserver le poisson dans des seaux en plastique et dans des emballages en sachet ».
L’accès aux marchés locaux de poissons fumés ouvre de réelles opportunités d’emplois et de revenus pour Emma et les autres transformatrices de poissons. Grâce à leurs nouvelles compétences, elles pourront établir des partenariats avec d’autres acteurs notamment la Chambre de Commerce et d’Industrie du Bénin (CCIB) pour une augmentation de leurs revenus et une amélioration de leurs conditions de vie tout en respectant et en protégeant l’environnement.