Pour améliorer la qualité de cette provende, il soutient deux instituts de recherche pour la mise au point de formules alimentaires afin d’y incorporer la farine de LMSN en substitution de la farine de poissons. La nouvelle provende produite à base de ces formules est testée. L’objectif de ce test est d’évaluer sa flottabilité et son appétence, d’observer la croissance des poissons et de comparer les performances avec une provende importée existante sur le marché.
Mise en œuvre des essais en milieu réel
Les entreprises privées ont suivi un protocole d’étude qui intègre des paramètres liés à la densité de mise en charge, aux caractéristiques des infrastructures (étangs, bassins et cages flottantes), à la durée du test, aux conditions d’élevage et aux critères d'évaluation. Les deux principales espèces (Tilapia du Nil et Clarias gariepinus) dont les besoins nutritionnels ont été pris en compte dans la formule alimentaire ont fait l’objet des essais. Après la constitution des groupes de test dont un groupe témoin, une table de nourrissage est élaborée. Pendant la période des essais, certains paramètres zootechniques sont collectés pour évaluer l’effet des aliments sur les performances biologiques des poissons. Il s’agit du taux de mortalité, du taux de survie, de la croissance et des indices alimentaires. Au terme des essais, les résultats ont abouti à la conclusion suivante.
Conclusion des résultats des essais
Les résultats des tests ont démontré que les provendes fabriquées localement à base de LMSN ont une performance zootechnique satisfaisante par rapport aux critères établis. Elles sont flottantes et permettent de satisfaire les besoins alimentaires des poissons, tout en permettant aux pisciculteurs d’avoir une bonne rentabilité à cause du faible coût de production. Leur efficacité alimentaire est comparable à celle de la provende de référence et les résultats semblent plus probants dans les étangs.
Les parties prenantes mises en relation par le projet
Grâce au projet, trois principaux accords de partenariats ont été établis entre les fabricants de provende industrielle et les universités. Le premier concerne le Centre Pilote pour la Production Agricole (CePIPA) et l'École d'Aquaculture de l'Université Nationale d'Agriculture. Le deuxième associe l'Université d'Abomey-Calavi (UAC) à l'entreprise Agro Premal Food. Enfin, une troisième collaboration est développée entre cette université et la société privée Leman Sarl.
Les entreprises ont terminé leurs tests avec des résultats concluants. Pour elles, la collaboration avec les instituts de recherche est essentielle afin de garantir la qualité de leurs produits pour une vente à grande échelle. « Je suis optimiste quant à la capacité de ma provende à concurrencer les produits importés et à répondre aux besoins des pisciculteurs en termes de qualité, de durabilité et de coût » confie Stéphane Tohon convaincu.
Ces entreprises prévoient de soumettre la formule à base de LMSN aux structures étatiques telles que la Direction de le Production Halieutique et l’Institut National de Recherches Agricoles pour confirmation de la performance de la provende et homologation. « Les résultats positifs obtenus lors des tests constituent une solide base pour promouvoir mon produit sur le marché local. Cela répondra ainsi à la demande croissante d'une solution écologique et durable dans le secteur de la pisciculture» se réjouit Kévin.
Dans le but de renforcer la production d'aliments locaux pour poissons, le projet Béninclusif a réussi à sensibiliser 50 pisciculteurs, qui sont désormais en mesure d'augmenter considérablement leur production de LMSN. Cette nouvelle génération d'adoptants est appelée à répliquer le succès des pionniers. Cela représente une avancée majeure pour les pisciculteurs, car ils peuvent désormais accéder à une offre de provende industrielle locale de qualité à moindre coût, tout en réduisant l'impact environnemental lié à l'utilisation d'aliments pour poissons importés.
Ces collaborations, qui suscitent de plus en plus l’intérêt des acteurs privés, permettront d’augmenter la production locale de provende, de réduire le coût de production pour une compétitivité accrue par rapport à celle importée.
Ce projet fait partie du programme de développement de Swisscontact, cofinancé par la Direction du développement et de la coopération Suisse (DDC).