Des partenaires locaux forts sont la clé de tout projet de développement. C'est encore plus évident pour les collaborations riches et étroites utilisées dans l'approche des marchés inclusifs. Cette rubrique propose donc à certains des partenaires clés de Béninclusif d'exprimer leur opinion sur le rôle de facilitateur du projet.
"Béninclusif voit en moi un partenaire et non un bénéficiaire, ce qui fait la grande différence".
CWAC est dirigée par M. Doha Yétongnon Gnimansou Awohouédji, un jeune entrepreneur de 41 ans. C’est au cours d’une foire qu’il a connu l’équipe de projet de Swisscontact qui a découvert en lui une opportunité d’impact systémique. Il produit sur sa ferme des asticots destinés à améliorer la qualité de provende des poissons d’élevage. Son projet s’inscrit dans le cadre de la promotion de la provende industrielle et de l’introduction des intrants alternatifs (larves d’insectes, déchets biologiques, …), l’un des domaines d’intervention du projet.
Quel est le problème que Béninclusif vous aide à résoudre et comment cela profite-t-il à l'ensemble du secteur ?
DYGA : Les larves de la mouche soldate noire (LMSN) sont un produit très nouveau sur le marché béninois, et les clients potentiels étaient initialement sceptiques. Le projet m'a aidé à surmonter ce scepticisme en me mettant en contact avec des pisciculteurs et des producteurs de provende et en leur démontrant le fort potentiel du produit. Lorsque ces producteurs lanceront leur nouvel aliment à base de protéines LMSN à un prix très compétitif, c'est tout le secteur de la pisciculture qui en profitera.
Béninclusif m'a également coaché lors de la rédaction de mon plan d'affaires afin de rechercher un financement dans le cadre de la procédure du Fonds National de Développement Agricole (FNDA).
Comment avez-vous ressenti le soutien de l'équipe Béninclusif ?
DYGA : Le soutien de l'équipe de projet a été très utile pour surmonter les obstacles que tout nouveau produit rencontre sur le marché. L’équipe comprend la dynamique du secteur de la pisciculture et est bien connectée à une grande variété de parties prenantes. Cela m'a également aidé à élargir mon réseau et à diffuser des informations sur mes larves.
L’équipe est très flexible en ce qui concerne le type de soutien qu'elle m'apporte. Elle m'écoute attentivement et adapte sa stratégie en fonction de mes idées.
A votre avis, quels sont les avantages de l'approche des marchés inclusifs du projet Béninclusif ?
DYGA : L’équipe voit en moi un partenaire et pas seulement un bénéficiaire, ce qui fait une grande différence. L'approche des marchés inclusifs permet au partenaire du projet de s'impliquer dans la résolution de ses propres problèmes, mais elle lui demande aussi de contribuer. Ce faisant, elle assure la durabilité des actions menées par le projet Béninclusif.
Comment le secteur de la pisciculture au Bénin va-t-il se développer dans les cinq prochaines années ?
DYGA : L'introduction de protéines à base de LMSN pourrait changer les choses. Actuellement, tout le monde compte sur la farine de poisson, mais ce produit présente de nombreux déficits. Il est difficile à trouver et donc cher, et sa qualité est souvent insuffisante. Il faut ensuite l'importer, ce qui crée des dépendances pour le secteur alimentaire local. Enfin, il n’est pas très respectueux de l'environnement, nous savons tous combien la surpêche est problématique pour les écosystèmes marines.
En adoptant les LMSN, bon nombre de ces problèmes seront résolus et les pisciculteurs locaux seront autonomes.
Ce projet fait partie du programme de développement de Swisscontact, cofinancé par la DDC (Direction du développement et de la coopération Suisse, Département fédéral des affaires étrangères DFAE).