La Conseillère Technique en Pisciculture du Projet Béninclusif : Laetitia Didavi

Agriculture durable
05.04.2023
Dans une série d'articles, les personnes en charge de Béninclusif sont présentées. Aujourd'hui, c’est au tour de la nouvelle Conseillère Technique en Pisciculture, Laetitia Didavi de le faire. Elle est titulaire d’une Licence en Production et Santé Animales obtenue à l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi (EPAC). Combinant une vaste connaissance théorique et académique avec des années de travail en tant que Conseillère en Pisciculture, Laetitia connaît le secteur comme peu d'autres dans le pays. Cette expérience et son large réseau professionnel l'aident à accomplir pleinement sa mission au sein de la nouvelle équipe.
Laetitia Didavi, conseillère technique en pisciculture, projet Béninclusif

Qu'est-ce qui rend le travail au sein du projet Béninclusif spécial pour vous ?

LD : L’approche utilisée par le projet, qui est celle des Systèmes de marchés, le rend atypique, vu que la majorité des projets et programmes de développement s’appuient sur l’approche classique qui ne prend pas en compte les impacts à long terme sur les groupes cibles. Cette approche constitue un grand défi et avec le peu de temps passé sur le projet, je peux affirmer qu’elle est déjà intériorisée par les différents partenaires.

Des sensibilisations continuent d’être faites sur l’approche au niveau des partenaires (privés et publics). La collaboration se poursuit avec les anciens partenaires engagés et de nouveaux acteurs sont identifiés afin d’établir des partenariats de qualité. Il est très intéressant de voir ces acteurs développer leurs propres réseaux et ainsi créer de nouvelles dynamiques. Observer ces dernières et apprécier les potentialités multiples qui en découlent rendent le travail au sein du projet très intéressant.

Aussi, c’est un réel plaisir de travailler avec une équipe et des collègues aussi engagés. Ils ont su nouer de solides relations avec les partenaires ; ce qui représente une véritable force dans la mise en œuvre des activités. L’équipe a relevé de nombreux défis, notamment avec certains partenaires publics qui avaient du mal à se familiariser avec l’approche mise en œuvre par le projet. Depuis mon arrivée, j’ai pu constater que les membres de l’équipe continuent de rappeler la spécificité du projet ainsi que la logique sous-entendue par ce dernier, et cela semble porter ses fruits.

Enfin, j’apprécie l’esprit d'équipe qui existe au sein du projet. Cela constitue un atout majeur pour l’atteinte des résultats. Le climat de travail est excellent aussi bien avec les partenaires, qu’entre collègues. Le fort engagement et la positivité en toutes choses (peu importe les obstacles et les défis à relever) représentent une véritable force dans la mise en œuvre des interventions sur le terrain. J’ai pu constater, que l’approche utilisée par le projet est félicitée par beaucoup de partenaires publics et privés, qui la trouvent efficace. Ils pensent d’ailleurs que tous les projets de développement devraient s’en inspirer.

L'équipe de Béninclusif avec la conseillère technique en pisciculture en 2ème position à partir de la gauche

Qu'est-ce qui suscite votre intérêt dans le rôle de facilitateur pour Béninclusif ?

LD : Pour moi, un facilitateur est avant tout un conseiller, un accompagnateur dont les actions consistent à impulser des changements au sein des systèmes. Ceci nécessite avant tout une meilleure compréhension non seulement du contexte général du secteur, mais des contraintes particulières des acteurs, leurs perspectives et motivations professionnelles.  Je suis amenée à collaborer avec une diversité d’acteurs de la filière pisciculture(acteurs institutionnels, gros et petits producteurs, femmes, hommes). Être en contact avec cette diversité d’acteurs est à la fois un défi et une source énorme d’apprentissage tant dans la perspective professionnelle que privée. Je m’investis particulièrement à construire la confiance entre eux et à leur donner toutes les informations pertinentes pour le bon fonctionnement du système tout en ne perdant pas de vue le rôle temporaire du projet. Il a une fin, mais les accompagnements resteront et constitueront notre impact.

Comment vivez-vous la coopération avec les partenaires du projet ?

LD : Les partenaires sont des acteurs qui boostent la dynamique du système du marché. Leur franche collaboration avec le projet s’avère indispensable. C’est pour cela que j’essaie de construire avec eux une relation « gagnant-gagnant », bénéfique et durable au profit des cibles bénéficiaires. Ce n’est pas toujours aisé avec tous les partenaires, mais pour faire avancer mes interventions, je développe des idées conjointes avec eux afin de les impliquer plus dans la planification et l’exécution des activités. En effet, c’est important de prendre en compte la susceptibilité et les représentations sociales des partenaires et de laisser de l’espace à leur créativité. C’est une construction conjointe avec les partenaires qui tient compte aussi bien de leur contexte particulier que celui général du projet. J’ établis souvent avec eux des relations durables et de confiance, car beaucoup d'entre eux recherchent mon soutien en matière d’appui-conseil au-delà des interventions prévues. Plus, le projet aura des partenaires engagés, plus ses impacts seront considérables à long terme.

Comment le secteur de la pisciculture au Bénin va-t-il se développer dans les cinq prochaines années ?

LD : Dans les cinq prochaines années, la pisciculture se développera davantage au Bénin. Je m'attends à ce que la production aquacole augmente considérablement et aille au-delà des 10 000 tonnes de poissons par an.

Les problèmes liés à la qualité des géniteurs sont en train d’être résolus par la mise aux normes des écloseries et l’importation de géniteurs performants pour les producteurs d’alevins. Avec les découvertes de nouveaux intrants alternatifs comme les larves de Mouches Soldat noires (LMSN), la production d’aliments locaux performants et compétitifs augmentera considérablement et réduira par conséquent, le recours aux intrants importés. Ceci contribuera à une meilleure sécurité alimentaire pour le pays. L’aboutissement des initiatives en cours d’installation d’unités modernes de fabrication de provendes pour poisson, soutiendra à coup sûr cette dynamique.

2021 - 2024
Bénin
Agriculture durable
Béninclusif - Marchés dynamiques des produits agricoles durables
Le projet a pour objectif principal d’améliorer les conditions de vie des familles des exploitants en favorisant la dynamique du marché. Par une approche de systèmes inclusifs, il se concentre sur les marchés et les écosystèmes agricoles qui sont peu développés au Bénin. Dans sa première phase (2021-2024), un accent particulier sera mis sur la pisciculture et l’agrumiculture, deux secteurs à fort potentiel promus par le gouvernement béninois.