Des crédits pour la résilience des acteurs agricoles face à la pandémie du Coronavirus 

Agriculture durable
23.11.2021
Depuis 2013, la Coopération Suisse finance à travers le Programme d’Appui au Secteur de Développement Rural (PASDeR), le Fonds Communal de Développement Agricole (FCDA) au profit des promoteurs agricoles et des artisans dans le but d’accroître la productivité agricole, de l’adapter aux exigences de l’économie de marché et d’améliorer le niveau de vie de cebénéficiaires. Devenu Fonds de Facilitation de l’Accès au Financement Rural (FAFiRà la troisièmphase du programme, il permet aux petits exploitants agricoles y compris les femmes et les jeunes d’accéder facilement au financement. De même, pour permettre aux bénéficiaires de la phase 3 du PASDeR de développer la résilience face à la crise sanitaire de la pandémie du coronavirus, deux types de crédits dénommés « Riposte COVID 19 » volet 1 et 2 leur ont été octroyés.
Processus de mise en œuvre du Fonds de Facilitation d'Accès au Financement Rural (FAFiR)

C’est donc pour apprécier le mode opératoire d’octroi de ces crédits et du FAFiR, leur utilisation par les bénéficiaires et les retombées qui en sont issues qu’une mission a été effectuée par le Consortium Swisscontact-LARES pour parcourir les 27 communes d’intervention du PASDeR 3. Au niveau de chaque commune, deux bénéficiaires des crédits COVID-19 volet 1, un bénéficiaire pour le volet 2 et un bénéficiaire pour le FAFiR sont choisis de façon aléatoire pour être visités et ceci, avec l’implication des cellules communales des agences territoriales de développement agricole.

Sur un total de 1660 bénéficiaires de ces crédits, 108 ont pu être visités, soit un taux de sondage de 6,5%. Il est constaté que le processus d’octroi du FAFiR a respecté les grandes étapes définies dans son manuel de procédures notamment : (i) l’appel à projet ; (ii) le montage de microprojets ; (ii) la tenue des sessions des Comités Techniques d’Approbation des microprojets. Au stade actuel, la première tranche du FAFiR est reçue par chaque bénéficiaire et les réalisations ont démarré. Quant aux crédits « Riposte COVID-19 », tous les 2 volets ont été mis en œuvre et achevés.

Globalement, la mise en œuvre des crédits a eu un effet positif sur la plupart des bénéficiaires. Les retombées sont énormes et ont permis de faire plusieurs réalisations concrètes telles que l’acquisition de matériels et équipements de production et de transformation, l’augmentation des fonds de roulement et de la main d’œuvre, la construction d’infrastructures, l’embouche ovine. Les rendements des différentes spéculations se sont accrus au cours de la campagne agricole passée et il est constaté une augmentation des superficies pour la campagne agricole en cours. Certains bénéficiaires sont passés de 2 hectares (ha) de maïs en 2020 à 3 ha en 2021 pendant que pour le riz et le soja d’autres sont passés respectivement de 1 ha à 2 ha et de 0,5 ha à 0,75 ha voire 1 ha.

 

Roukiatou Alidou Moussa, secrétaire de la coopérative des femmes transformatrices de riz étuvé "Alafia" de Bassila qui a bénéficié du fonds FAFiR

Roukiatou Alidou Moussa, très satisfaite du crédit FAFiR octroyé à 163 bénéficiaires en 2021, témoigne : « La première tranche du crédit FAFiR de 1 300 000 F CFA (2 167 CHF) accordée à la coopérative a servi à la fabrication de briques pour réaliser une seconde aire de séchage, à l’acquisition d’un grand fût d’étuvage, d’une couseuse et des fils à coudre. Grâce à ce fonds, nous arrivons à transformer une grande quantité de riz en un temps record, ce qui fait que nous avons triplé la quantité du riz à transformer ».

Abou Toko, producteur de maïs à Ouassa Péhunco (nord-ouest du Bénin), à côté du tricycle acquis grâce au Fonds riposte covid-19 volet 1   

Abou Toko, qui figure parmi les 1282 bénéficiaires du crédit Riposte COVID 19, volet 1, donne sa perception sur l’appui. « J’ai reçu un crédit nature composé d’intrants et du numéraire de 200 000 F CFA (333 CHF) remboursable à 50%. A la fin de la récolte, j’ai eu 40 sacs de maïs au total, j’ai vendu 30 sacs à 540 000 F CFA (900 CHF) et gardé 10 sacs pour assurer la sécurité alimentaire de ma famille. J’ai acheté un tricycle de 400 000 FCFA (667 CHF), acheté un bœuf et réinvesti le reste dans mon champ. Je suis très content des services rendus par ce tricycle et fier d’avoir remboursé mon crédit ».

Issao Tchao, transformateur de mangues à Ouaké (nord-ouest du Bénin), a bénéficié du Fonds riposte covid-19, volet 2   

IsIssaou Tchao, fait partie des 215 promoteurs de microprojets bénéficiaires du « crédit COVID-19 » volet 2. « J’ai eu un financement de 475 000 FCFA (792 CHF) qui m’a permis d’acheter des bouteilles, des capsules, des étiquettes, des plastiques et des mangues. J’ai pu réaliser un bénéfice de plus de 400 000 F CFA (667 CHF) qui m’a permis d’acquérir une parcelle où je compte installer mon unité de transformation pour un meilleur respect des normes. Je souhaite que ce fonds soit plus consistant pour permettre aux entrepreneurs d’acquérir des équipements ».

Globalement, les résultats de la mise en place du FAFiR au profit des promoteurs sont satisfaisants en termes de respect de leurs engagements vis-à-vis du programme. Des recommandations sont formulées à l’endroit de l’ONG « Canal Développement » pour un suivi plus rigoureux de la mise en œuvre des activités sur le terrain. Ainsi, les filières prioritaires ou de diversification des Pôles de Développement Agricoles seront promues. La professionnalisation de la fonction paysanne au sein des chaînes de valeur ajoutées sera renforcée avec le développement de capacités entrepreneuriales et la création de liens d’affaires orientés vers le marché. Cela va améliorer les revenus agricoles et la sécurité alimentaire des ménages bénéficiaires.

Un stock de foin (aliment pour bétail)

Le Programme d'appui au Secteur du Développement Rural (PASDeR) est financé par la Direction du Développement et de la Coopération (DDC) et mis en œuvre par le consortium Swisscontact-Lares.