Le CADEC : un outil de dynamisation des activités économiques et commerciales dans les marchés rénovés par le PDIEM

Swisscontact intervient dans le cadre du Programme de Développement des Infrastructures  Economiques et Marchandes (PDIEM) financé par la coopération suisse et mis en œuvre par la SNV-Bénin. D’une durée de quatre (4) ans, l’impact visé par la deuxième phase de ce programme est que les populations des communes soutenues ont amélioré leurs conditions de vie à travers la dynamisation de l’économie locale et l'autonomie financière des communes, impulsés par la réalisation et l’exploitation des infrastructures économiques rentables.

Sous mandataire de la SNV-Bénin, Swisscontact s’est vu confier la mise en œuvre de certaines activités dont la création de nouveaux organes de gestion participative des marchés, ainsi que des mécanismes assurant le financement sur fonds propre en vue de la promotion et de la dynamisation de l’économie locale.

Fort de son expérience acquise dans la phase I, Swisscontact, en partenariat avec les acteurs publics et privés au niveau local, a développé une nouvelle approche basée sur l’implication directe et effective des commerçants en vue de l’amélioration de leurs chiffres d’affaires ainsi que des volumes de vente des produits commercialisés. Cette approche a abouti à la mise en place de trois (3) Creusets d’Appui à la Dynamisation Economique et Commerciale (CADEC) pilotes dont le fonctionnement est impératif pour une dynamisation des activités. 

Ainsi les sessions de ce creuset réunissant divers acteurs impliqués dans l’animation et le développement des marchés constituent un espace d’échanges, de discussions, de formulation de propositions pour des prises de décisions. Ces acteurs ont collaboré à la réalisation d’un diagnostic pour recenser les besoins en termes de formation, de renforcement de capacités, et d’appui institutionnel. Par un arrêté communal, le CADEC, composé des élus, des opérateurs économiques, des services déconcentrés de l’État, est formalisé pour la promotion de l’économie locale.

Le marché à bétail de Dérassi
Echange entre le conseil communal et acteurs économiques de Malanville autour du CADEC 

Dans le cadre du développement des activités économiques dans les marchés rénovés par PDIEM, en synergie avec d’autres programmes financés par la DDC, l’intervention de Swisscontact a permis d’obtenir les résultats suivants :

  • Un cadre de dialogue entre acteurs publics et acteurs économiques est institutionnalisé dans trois communes pilotes du programme (Malanville, Péhunco, Kalalé) ;
  • Un diagnostic participatif des difficultés qui entravent le développement des activités économiques dans le marché est réalisé ;
  • Le plan d’action des CADEC est élaboré et l’animation régulière des CADEC est effective ;
  • La participation citoyenne des commerçants dans le marché de Malanville est renforcée ;
  • Une meilleure collaboration entre acteurs économiques et les services déconcentrés de l’Etat dans le territoire de Malanville est assurée. 

Par ces réalisations, Swisscontact a démontré son expertise dans la mise en place d’un instrument important à pérenniser pour la promotion des activités économiques et sociaux autour des infrastructures. Elle compte œuvrer pour que des innovations puissent y être apportées afin qu’il soit un outil de développement local efficace.

Séro Zimé Bouko Bona, Gestionnaire du marché de bétail de Dérassi à Kalalé

« Créé en 1990, le marché de Dérassi était géré par l’Union Communale des Organisations Professionnelles d’Eleveurs de Ruminants (UCOPER). Après sa rénovation par le PDIEM en 2017, un comité de gestion du marché est mis en place menant à la création d’un poste de gestionnaire que j’occupe. 

L’investissement du PDIEM pour la modernisation du marché a permis la construction des hangars de restauration, des chambres d’hébergement, l’aménagement du bloc administratif et l’assainissement du marché augmentant ainsi le nombre de commerçants et leurs chiffres d’affaires.

Pour résoudre les difficultés auxquelles les opérateurs du marché sont confrontés, il a été mis en place le CADEC dont le rôle est de prodiguer des conseils aux usagers du marché sur comment augmenter leurs chiffres d’affaires et gérer leurs revenus.

L’installation du CADEC a beaucoup impacté les chiffres d’affaires des commerçants. Grâce aux sensibilisations initiées par le CADEC, la vente des gros ruminants est passée de 300 en 2018 à 600 en 2022. Avant cette activité, ils n’avaient aucune compétence et stratégie de vente et le nombre de motos vendu tournait autour de 10 à 20 motos par marché. Mais l’application de la formation reçue par le CADEC leur ont permis d’augmenter le nombre de motos de 150 à 180. Chaque semaine, au moins 1 moto était volée, mais depuis que les gardes-motos sont informés et sensibilisés, le nombre de vols a considérablement diminué.

Un grand merci à la coopération suisse et au PDIEM en collaboration avec la mairie et le CADEC qui œuvre pour une sensibilisation accrue des commerçants, une augmentation de leurs chiffres d’affaires et le développement de la commune. »

Mohamed Ali, commerçant du marché de Malanville

« Le CADEC est né à la suite du déplacement du marché international de Malanville sur le nouveau site rénové par PDIEM. Il est le 2ème marché du Bénin après le marché Dantokpa à Cotonou. Les magasins et les boutiques construits à l’étage ont permis de mettre les usagers du marché dans le confort. La régie créée pour la gestion du marché sert d’exemple dans la sous-région car les Nigériens et les autres mairies dont celle de Glazoué sont venus pour s’imprégner de ce qui se fait ici afin de le reproduire chez eux. 

Le CADEC a fait le nécessaire pour que le marché soit une vitrine dans le nord du Bénin. Il a permis d’améliorer les recettes de la mairie de Malanville au regard des infrastructures qui sont érigés dans le marché. Il faut qu’il soit maintenant une interface entre les usagers du marché et la police, la douane et les autres corps pour améliorer leurs conditions de vie dans le marché. Nous voulons aussi que le CADEC assiste les usagers qui rencontrent des difficultés à s’acquitter des quittances journalières en raison de la mévente due à la fermeture des frontières et au covid. Cette assistance devrait concerner des baisses de taxes qui vont les soulager un tant soit peu. »