FOCUS SUR L’AUTOFINANCEMENT DES FEMMES 

Dans le cadre du service financier, le PADC a inclus dans ses composantes, la création de groupes d’auto-financement inspirés de la tontine permettant de contribuer à l’amélioration des revenus des populations qui n’ont pas accès aux services financiers formels.

Un premier dispositif appelé « Suman » a été expérimenté de 2013 à 2017 avant d’être remplacé par le « Mara Panga » pour la période 2018-2020.

Le Mara-Panga est un processus au cœur duquel se trouve la création de groupes d’épargne et de crédit selon la méthodologie VSLA (Village Save and Loan Associations) ou AVEC (Associations villageoises d’Epargne et de Crédit) en français. Il est déployé dans 13 localités à travers un partenariat avec la Fédération des Caisses Populaires du Burkina (FCPB).

Le public cible visé par ce projet reste les couches défavorisées en milieu rural constituées principalement de femmes. Représentant jusqu’à 99% des bénéficiaires, les femmes issues des couches vulnérables cherchent à épargner pour améliorer leurs revenus et venir en soutien à leurs familles. Elles mènent pour la quasi-totalité, plusieurs activités génératrices de revenus en fonction de leur saisonnalité et s’encouragent mutuellement pour épargner et éviter les dépenses non essentielles et de prestige. Cette épargne est généralement constituée de façon informelle à travers les tontines traditionnelles.

L’absence d’accès à une épargne efficace et inclusive écarterait sans doute à jamais ces femmes du processus d’inclusion financière car l’épargne, aussi petite soit-elle, est la clé de voûte du développement de leurs activités économiques. Sans le service financier, ces femmes n’allaient certainement pas augmenter leurs revenus et améliorer leurs conditions de vie car le fait d’être en groupe constitue un véritable leitmotiv pour épargner. D’où le fait que le Suman/Mara Panga se veut un schéma de sortie de la pauvreté en amenant les personnes à compter sur elles-mêmes d'abord.

Ainsi, nombreuses sont les femmes des villages des treize localités de déploiement du servie financier, qui arrivent donc avec les groupes d’épargne et de crédit, à obtenir une éducation financière car elles sont formées à l’épargne et à la gestion de crédit.

Les femmes tirent de cette opportunité aussi une mise en relation avec une institution de microfinance malgré la petitesse de leurs activités. De cette mise en lien, ces femmes pourront obtenir des crédits de ces institutions de microfinance vers lesquelles elles ne seraient jamais allées sans le service financier.

Ainsi donc, une grande majorité des femmes membres des groupes d’autofinancement arrivent à stabiliser leurs activités économiques grâce aux crédits contractés au sein des groupes. Conscientes de l’opportunité dont elles bénéficient, les femmes bénéficiaires des crédits s’efforcent de les rembourser en s’investissant d’avantage dans leurs activités économiques.

Enfin, les femmes membres des groupes d’autofinancement arrivent à subvenir aux besoins essentiels de leur famille (repas, santé, scolarisation des enfants, eau, etc…).

C’est dire que le service financier à travers les groupes d’autofinancement est un moyen sûr d’augmentation du revenu des femmes et d’amélioration des conditions de vie des familles du milieu rural.