Un dispositif favorable à une autonomisation des jeunes filles
La prise en compte du genre constitue une dimension essentielle
pour la durabilité et l’inclusivité du dispositif. Le dispositif SIFA
met un accent particulier pour favoriser l’accès et la formation aux
jeunes femmes et jeunes filles. Cet aspect ressort dans la mise en
oeuvre des formations en utilisant des stratégies pédagogiques et
organisationnelles qui facilitent aussi bien la participation effective
et équitable des garçons et des filles que celle des parents. Un
accent est aussi mis sur l’identification de mesures de soutien
suscitant l’intérêt (cultures de rente : arachide, gombo, niébé) et
favorisant l’accès des filles aux offres de formation et leur réussite
(horaires adaptés, garderie pour les enfants en bas âge) ainsi que
le suivi des résultats différenciés selon le genre. Les contenus de
formation sont adaptés en extrayant tous les stéréotypes sexistes,
avec une valorisation dans les contenus d’exemples positifs de
femmes et de filles tirés des pratiques quotidiennes du milieu.
Nana Aicha Yacouba est une jeune fille de 18 ans qui
vit à Fagagaou dans la région de Maradi. Ce sont ses
parents qui l’ont inscrite pour la formation agricole
dispensée sur le SIFA.
« Mes parents ont vraiment eu la bonne idée de m’inscrire.
Ils avaient bien capté les avantages de cette formation.
Je suis très satisfaite des connaissances que
j’ai acquises au cours de ma formation en élevage et
en agriculture. Ce qui me fascine le plus est qu’aujourd’hui,
grâce aux cours d’alphabétisation du SIFA,
j’appris à lire et écrire en haoussa, choses que je ne
savais pas faire, moi qui n’avais jamais été à l’école. »
Ce dont est le plus fier Nana Aicha, est que son père
lui a confié la direction de leur verger :
« Avec mon père nous avons implanté un verger de
100 manguiers dans notre exploitation familiale, et
c’est moi qui apporte les techniques (greffage et plantation)
et mon père me fais entièrement confiance malgré
le fait que je sois la plus jeune et de surcroit une
fille. Il me suit sans hésité dans mes décisions. Nous
assurons ensemble l’entretien du verger et espérons
tirer de bons profits quand les plants commenceront à
produire des fruits. »
En attendant ils arrondissent leurs revenus avec leur
petit élevage.
« J’ai aussi appris à faire de l’élevage de petits ruminants
et de l’aviculture. C’est même moi qui vaccine
nos volailles suite à mes compétences acquises lors
de la formation. »