Mon histoire avec Swisscontact au Burkina Faso

08.01.2020
Je suis SOME Kodjo, 32 ans, marié, père de 01 enfant, facilitateur de la commune de Batié. Batié est une des sept (07) communes d’intervention du PADC. Mon histoire avec l’ONG Swisscontact a débuté en mars 2014. J’ai été recruté comme facilitateur dans le cadre de la mise en œuvre du Projet d’Appui au Développement Communal (PADC) pour le compte de la commune de Batié.

J’avais obtenu ma Maîtrise en Sciences juridiques et politiques mais je ne trouvais pas encore de travail après plusieurs années  de recherche. Je suis donc rentré à Batié auprès de ma famille.


Quand la mairie a lancé l’annonce pour le recrutement d’un facilitateur pour la mise en œuvre d’un projet, je me suis dit qu’il fallait tenter ma chance. J’ai donc postulé et j’ai été retenu comme facilitateur dans la commune de Batié.


Comme facilitateur, je suis en charge de l’organisation des activités du PADC pour le compte de la mairie de Batié et sous le contrôle du président du groupe de travail mis en place par la mairie dans le cadre du projet.

Le groupe de travail est constitué des différentes couches socio-économiques de la commune, il est comme « l’œil et l’oreille » de la Mairie. C’est en effet, ce groupe qui élabore le plan d’actions de la commune en début d’année, veille et accompagne sa mise en œuvre durant toute l’année. Il convient de souligner que le projet m’a permis de rencontrer beaucoup de personnes qui exercent différents métiers : coiffure, couture, élevage, restauration, embouche, teinture, etc. Cela a été une opportunité pour moi de découvrir le savoir-faire de beaucoup de travailleurs de ma commune et de renforcer mon carnet d’adresse.


En ma qualité de facilitateur, et avec le coaching des chargés de projet de Swisscontact, J’ai personnellement fait des recherches en techniques d’organisation et d’animation de rencontres, en techniques de rapportage, de management. J’ai également développé mes aptitudes en art oratoire pour vaincre ma relative timidité. En outre, j’ai participé à plusieurs formations organisée par Swisscontact dont une sur l’andragogie en 2018 qui nous a appris entre autres, comment animer une rencontre impliquant des adultes.

Actuellement, je suis responsable de l’équipe des facilitateurs de Batié et ce depuis janvier 2019. Grâce à la culture du travail bien fait apprise avec Swisscontact, nous sommes beaucoup appréciés par nombre de bénéficiaires. Ensemble avec mes collègues facilitateurs, nous formons une équipe qui permet l’exécution efficace et efficiente des activités.


Abordant une autre facette de ma collaboration avec Swisscontact, je dois dire que cette collaboration m’a permis d’être une « autre personne ». En effet, en 2014 je n’avais pas d’économie conséquente et je dépendais en partie de mes parents. Mais avec le premier contrat signé vers fin mars 2014, les choses ont commencé à changer positivement. Je suis devenu comme « le chef de famille », les parents étant encore alors en Côte d’Ivoire, j’ai dû assuré la scolarité de mes petits frères et sœurs Il en est de même les habits de fêtes et autres besoins. Aussi, depuis quelques années, j’ai également pu réaliser quelques investissements. J’ai aujourd’hui une habitation entièrement électrifiée avec un système solaire autonome et une place dans la société. Je suis une personne respectée et considérée par la famille et les parents et amis.


Concomitamment, fort de l’expérience acquise avec Swisscontact, j’ai pu obtenir des contrats avec d’autres ONG et/ou Associations sur place à Batié. Aujourd’hui, cinq (05) ans après le début de ma collaboration avec Swisscontact, je totalise une grande somme d’expérience dans divers domaines grâce à mes activités de facilitateur qui m’ont ouvert les portes à une vie professionnelle, j’ai un numéro Identifiant Fiscal Unique (IFU), qui me permet d’exercer en tant que consultant indépendant, chose qui m’est d’une grande importance.


Je peux donc dire que la fondation Swisscontact m’a beaucoup apporté : le respect en famille et dans la communauté, un carnet d’adresses renforcées, une certaine côte de popularité dans ma communauté, une facilité d’approche de certaines autorités, la découverte de nombreux villages et à travers ces villages la connaissance d’autres mentalités, une grande connaissance d’autres cultures. J’ai pour projet d’ouvrir un bureau d’étude, après mon master en audit pour cela, je me suis inscrit en Sociologie cette année à l’Université de Ouagadougou.