Les investissements du PASDeR : Quel changement induit sur les exploitations familiales paysannes productrices du maïs ?

28.10.2020
En favorisant une meilleure productivité, et en réduisant leur vulnérabilité aux chocs extérieurs (maladies, parasites, sécheresse, inondations), les investissements du Programme d’Appui au Secteur du Développement Rural (PASDeR) ont permis aux producteurs de bénéficier de revenus plus élevés et plus stables. Les flux de ressources investies par la Coopération Suisse au Bénin viennent combler un déficit qui existait au sein des exploitations familiales paysannes, notamment celles productrices de maïs. Les acteurs de la filière maïs ont eu recours à des financements flexibles adaptés à leurs besoins spécifiques. Cela leur a permis de faire face aux nouveaux défis, saisir les bonnes opportunités, et ainsi favoriser leur croissance.

M. ZIME GOUNOU Amissou, 41 ans, membre de la coopérative villageoise des producteurs de maïs « Ansonkpian » de Nikki centre est l’un des Chefs d’Exploitation de maïs, bénéficiaires des appuis du Programme. Il a suivi des formations organisées grâce au PASDeR sur les techniques culturales, les circuits du marché, les techniques de production et de stockage. « Mes premières expériences en matière de techniques agricoles n’étaient pas concluantes, j’avais des rendements médiocres » se souvient-il. 

Grâce aux techniques nouvellement acquises, il constate que sa production s’est très vite accrue. Il ne compte pas s’arrêter en si bon chemin, il a besoin d‘étendre la superficie emblavée de son champ et d’acquérir des équipements pour développer son exploitation. Malheureusement, il n’a pas accès aux intrants et il n’ose pas s’adresser à une institution de microfinance. « Grâce à l’accompagnement des techniciens recrutés par PASDeR au profit de l’Union Communale des Producteurs (UCP), j’ai élaboré mon plan d’affaires qui m’a permis d’accéder aux intrants (semences et engrais) et aux crédits » confia-t-il.

Face à des difficultés d’écoulement et de stockage de sa production, les techniciens en charge de l’appui de proximité dans les communes d’intervention lui recommandent d’utiliser les infrastructures (magasins de stockage, unité de transformation) mises en place par le biais de PASDeR pour éviter de vendre sa production immédiatement après la récolte, quand les prix sont au plus bas. Grâce aux différents conseils, il a augmenté sa superficie emblavée et conservé ses produits dans les magasins adaptés, construits par le PASDeR. Cette pratique lui a permis de tripler son chiffre d’affaires et de doubler son revenu entre 2018 et 2020. Avec cette augmentation, M. Amissou a changé la toiture de sa maison et inscrit sa première fille en apprentissage de haute couture. « Je ne pensais pas pouvoir évoluer aussi vite dans mes travaux champêtres et accroître ainsi mon revenu. Aujourd’hui, je peux aisément subvenir aux besoins de ma famille » s’étonne-t-il.

Ce succès, il le doit également à l’instauration du Système d’Information sur les Marchés des Produits Agricoles (SIMPA) mis en place avec le financement du Programme. Il s’agit d’un système qui permet de suivre l’évolution des prix sur le marché afin de négocier les meilleures conditions avec les acheteurs. Le SIMPA a largement contribué à l’amélioration de son revenu et de celui des autres exploitations. « Pour connaitre le niveau de l’offre de maïs sur le marché en vue d’une meilleure gestion de mon stock, les techniciens m’ont aidé à utiliser le SIMPA » raconte-t-il. Ce système mérite d’être numérisé au cours de cette troisième phase car il offre la possibilité d’archivage électronique des données collectées tout en y intégrant les informations relatives au conseil agricole dont les exploitations ont le plus besoin.

Enfin, les résultats de l’analyse statistique sur les données du PASDeR ont montré que lorsque les ressources financières investies par le programme augmentent de 1%, le niveau de revenu des exploitations familiales paysannes productrices de maïs augmentent de 1,16% et est significatif au seuil de 1%.