Le Site Intégré de Formation Agricole (SIFA), un levier vers le développement du monde rural

Insertion au marché du travail, Education et formation initiales et continues
26.03.2020
La participation de Swisscontact au salon de l’Agriculture 2020 a été l’occasion de donner la parole aux bénéficiaires des SIFA afin de mettre en avant les changements apportés à leur vie socio-professionnelle à l’issue de leurs formations. Aboubacar Alkassou, 40 ans, ayant suivi la formation au SIFA d’Agadez, est l’un d’entre eux.

je fais parti de la première promotion du SIFA d'agadez de 2014. A l'époque je pratiquais deja le jardinage depuis mon enfance et j’avais déjà mon propre jardin d’environ 200 m² mais vraiment ça ne marchait pas. J’avais 34 ans, une femme et je n’arrivais pas à subvenir aux besoins de mon ménage. Je commençais sérieusement à me dire que j’allais quitter le pays pour aller en exode.


Le SIFA m’a beaucoup appris : le compostage, la fabrication et l’utilisation de biopesticides naturels, les amendements des terres (composant minéral ou organique utilisé pour améliorer les terres et les rendre plus productives), les techniques de repiquage des plants en respectant les écartements, etc. A la fin de la formation j’ai reçu un appui en petit matériel et des semences pour m’aider à reproduire tout ce que j’avais appris sur mon jardin.

Dès ma première récolte j’ai eu un gros rendement et j’ai enfin gagné des revenus financiers de mon travail. Aujourd’hui, 5 ans après la fin de ma formation, j’ai un jardin de 2 hectares et j’emplois jusqu’à 6 personnes lors des périodes des récoltes. La saison passée le Cori a emporté une partie de mes terres mais ça ne m’a pas découragé car j’ai désormais suffisamment de ressources pour faire face aux difficultés de tout genre.

En 2017 le SIFA est venu vers moi pour me proposer le poste de formateur endogène en production végétale. J’aime beaucoup ce nouveau métier car j’ai envie de transmettre mon savoir-faire, comme d’autres l’ont fait pour moi, à des jeunes de ma commune et à leur prouver que oui, avec de bonnes techniques, on peut vivre (et bien vivre) de la production végétale. Personnellement ma dernière récolte de concombre m’a rapporté 400'000 FCFA et celle d’oignon 900'000 FCFA.  

Aujourd’hui tous les matins je suis au SIFA sauf les dimanches et les après-midis sur mon jardin pour superviser les activités. J’ai pour projet de reprendre mon réseau californien qui a été fortement endommagé lors du passage du Cori (cours d’eau durant la saison pluvieuse) l’année passée et de transformer une partie de ma production grâce aux techniques de transformation agro-alimentaire pour avoir moins de perte car je produis vraiment en grande quantité désormais et c’est souvent difficile d’arriver à tout vendre directement.