W. Xavier Yameogo a 33 ans et vit en compagnie de son épouse dans la commune de Koudougou, la troisième ville du Burkina Faso. Il a commencé son activité d’élevage de volaille lorsqu’il était toujours à l’école, ce qui lui a permis de poursuivre son activité à la suite de ses études.
A la recherche d’un soutien pour développer son entreprise, Xavier a participé au parcours de formation proposé par les mairies partenaires de Swisscontact et destiné aux Jeunes Entrepreneurs pour favoriser le développement de leur microentreprise.
Il nous explique :
« J’avais prioritairement besoin d’aliments pour mes animaux et de matériel, c’était essentiel pour développer mon activité. Le lien facilité avec les institutions de microfinance (IMF) m’a beaucoup attiré dans la formation des Jeunes Entrepreneurs et j’ai pu souscrire à un prêt facilement ».
Pour lui, la particularité de l’accompagnement des Jeunes Entrepreneurs est que « beaucoup de principes nous ont été communiqués avant d’accéder au prêt. Il y a eu 2 modules de formation avant d’obtenir le crédit, notamment sur la gestion financière de l’entreprise et la gestion du crédit. Un principe important est de pouvoir payer ses traites et rembourser son crédit, tout en séparant le compte professionnel du compte personnel. C’est un point primordial pour le développement de l’entreprise ».
Si Xavier connaissait certaines des IMF qui pouvaient lui octroyer un crédit, toutes ne proposaient pas des conditions adaptées à sa situation. La facilitatrice du parcours des Jeunes Entrepreneurs – le point focal des jeunes- lui a ainsi permis de trouver celle la plus adaptée à ses besoins, parce qu’elle a appuyé pour la constitution puis a suivi son dossier auprès de l’IMF. Elle a également conseillé pour l’ensemble des démarches administratives nécessaires à l’obtention du crédit. « Il n’y a plus eu de difficultés comme celles que j’avais connu avant car elle m’a aidé à établir mon dossier auprès d’une IMF qui avait des conditions adaptées à ma situation ».
A la suite de la formation, Xavier a souscrit à un prêt de 350 000 francs CFA (600 CHF) qu’il a aujourd’hui remboursé. Il a acquis deux couveuses supplémentaires pour développer son élevage.
« Avant la formation, j’avais environ 200 poules pondeuses, mais je me suis rendu compte au cours de mon année de formation que je pouvais mieux valoriser le crédit en diversifiant mon activité. Aussi, je me suis rendu compte que je pouvais élever d’autres races de poules plus résistantes. » En effet, la saison chaude est source de mortalité importante pour les poules pondeuses, moins adaptées au climat sahélien que les espèces endogènes.
« J’ai agrandi mon élevage avec l’appui de la facilitatrice et des services déconcentrés de l’état et j’ai maintenant des poules reproductrices mais également des poules de races locale et métisse, qui supportent bien mieux la chaleur pendant la saison chaude. Maintenant, je n’ai plus de mortalité chez mes poules pendant la saison chaude et je vends tout au long de l’année. Mon principal client est un rôtisseur à qui je peux vendre 400 unités d’un coup. Pendant les fêtes de la Tabaski et de Noël, il y a beaucoup de particuliers à qui je vends aussi mes poulets. Grâce à un second prêt de 150 000 francs CFA (250 CHF), j’ai aussi acquis une deuxième couveuse et je peux avoir beaucoup de poussins que je vends régulièrement à bon prix. »
Depuis, Xavier a lui-même prit un second crédit après son année d’accompagnement pour adapter le matériel au nombre grandissant de volailles et il est déjà presque entièrement remboursé. Si l’entreprise de Xavier s’est bien développée depuis 2017 à son entrée dans la formation, ses revenus additionnels lui ont permis d’acheter trois boutiques à côté de son exploitation qu’il loue à d’autres commerçants. Il paye ainsi depuis les études de son épouse qui s’apprête à devenir enseignante dans l’enseignement général.
« J’avais mes idées et j’ai pu les réaliser plus facilement avec l’accompagnement de la facilitatrice de la commune de Koudougou »
nous résume ainsi Xavier.