Histoires de vie « Mara Panga »

11.03.2019
Femmes participantes racontent de leurs expériences avec des groupes d’épargne et de crédit au Burkina Faso

LA TISSERANDE MOTIVÉE DE ZORGHO

Kaboré Augustine, Groupe Mara Panga «Nong-taaba»

« Je m’appelle Kaboré Augustine, née en 1962, veuve. Je réside au secteur N°2 à Zorgho, Commune de la région du Centre-Est du Burkina Faso est située à environ 110 km de Ouagadougou. Mère de quatre enfants dont deux sont des femmes au foyer et deux autres des pères de famille (le premier est à Boromo avec sa femme et le second vie à Zorgho avec sa famille). J’ai à ma charge sept personnes dans la famille. »

Kaboré Augustine

« Je fais le tissage de pagnes faso danfani (pagne tissé typique du Burkina) il y a de cela 40 ans. En plus du tissage, depuis 2000 je fais la teinture et le bogolan (tissu avec une teinture spéciale). J’ai cinq métiers à tisser et je me fais aider par trois contractuels et quatre apprenants. »

« J’ai bénéficié au d’un crédit de 30 000 FCFA (équivalent à 50 CHF) dans le groupe pour acheter de la teinture. Avant de prendre le crédit, je divisais mon fond de roulement qui est de 50 000 FCFA (83 CHF) pour payer les fils et la teinture. Ce qui ne me permettait pas d’acheter en grande quantité le matériel pour le tissage. Mais, avec le crédit dont j’ai bénéficié, j’achète de la teinture et j’utilise mon fonds personnel pour acheter uniquement les fils.

Grâce au crédit, mes bénéfices ont augmenté. Je confectionne les pagnes sur commande. Faute de moyens, il est difficile de confectionner les pagnes pour vendre directement aux clients. »

LA VENDEUSE DE MIL

Kaboré Sibdou, Groupe Mara Panga « Nong-taaba »

Kaboré Sibdou, veuve, née en 1965 réside au secteur N°2 de Zorgho, Commune de la région du Centre-Est du Burkina Faso est située à environ 110 km de Ouagadougou. Elle a 5 enfants (une fille et quatre garçons, parmi les garçons deux sont pères de famille et deux sont célibataires). Les quatre garçons vivent dans la famille. Sibdou a en charge 7 personnes dont elle s’occupe de la santé, de l’alimentation et autres besoins de la famille). Aucun de ses enfants n’a eu la chance d’aller à l’école. 

Kaboré Sibdou

Elle vit aussi de l’agriculture et exerce le métier du mil germé il y’a de cela une vingtaine d’année. Le mil germé sert à la préparation du dolo (bière artisanale de mil). Une fois le mil germé, elle le vends à des dolotières (femmes qui préparent le dolo) qui payent après avoir vendu leur dolo.

« J’ai bénéficié d’un crédit de 20 000 francs CFA (env. 35 CHF) pour acheter le sorgho rouge (matière première pour la germination) qui m’a permis de doubler la quantité de sorgho rouge à germer. Avant d’être membre du groupe Mara Panga et bénéficié du crédit, je pouvais transformer 50 plats de sorgho rouge en mil germé. Sur 10 plats de mil germé j’ai un bénéfice de 500 francs CFA. Plus une grande quantité de mil est germée, plus le bénéfice augmente. »

COURAGE ET FORCE POUR FILER

Kaboré Téné Céline, Groupe Mara Panga « Nong-taaba »

« Je m’appelle Kaboré Téné Céline, veuve. Je suis née en 1956 et réside au secteur N°2 de Zorgho Commune de la région du Centre-Est du Burkina Faso, située à environ 110 km de Ouagadougou. J’ai huit enfants, donc quatre sont des femmes au foyer, deux sont pères de famille respectivement à Pouytenga et Ouargaye et deux autres sont célibataires. Les deux célibataires sont à ma charge. »

Kaboré Téné Céline

« Avant d’être membre du groupe Mara Panga, je faisais comme activités le mil germé, le filage de coton et la vente des arachides bouillis depuis une trentaine d’année. Pour des raisons de santé, j’ai abandonné l’activité du mil germé il y a trois ans. Je file maintenant le coton et je vends des arachides bouillis. »

« Compte tenu de ma santé, je participe aux activités du groupe. J’arrive à épargner mais pour le moment je n’ai pas encore bénéficié d’un crédit. Le groupe Mara Panga nous permet d’avoir l’esprit d’entreprendre. Personnellement j’ai le courage et force de continuer à faire des activités génératrices de revenus et surtout d’épargner un peu d’argent à côté malgré ma santé qui est fragile. »

UNE MEILLEURE VIE POUR GAMPOKO ET SA FAMILLE


Kaboré Gampoko Fati, Groupe Mara Panga « Sougr-Nooma »

« Je m’appelle Kaboré Gampoko Fati, née en 1964. Je réside dans le village de Soubdougou, situé à 5 km de Zorgho. Zorgho est une Commune de la région du Centre-Est du Burkina Faso, située à environ 110 km de Ouagadougou. Mère de six enfants dont trois filles et trois garçons, Mes deux filles sont mariées. Je vie avec mes deux enfants, la femme de mon fils et ses deux enfants. »

Kaboré Gampoko Fati

« Je fais de la transformation des graines de néré en soumbala (utilisé localement comme assaisonnement de divers plats). J’ai appris ce travail depuis mon jeune âge avec ma mère et continue cette activité. J’ai à ma charge cinq personnes.

Depuis que je suis dans le groupe Mara Panga, j’ai bénéficié de trois crédits : respectivement d’un montant de 5000, de 10 000 et de 15 000 FCA récemment (respectivement env. 8.30 CHF, 16.70 CHF et 25 CHF). Avant d’être membre du groupe Mara Panga, je ne pouvais pas acquérir en grande quantité les graines du néré (la matière première pour la préparation du soumbala). Sur cinq plats de graine de néré transformé en soumbala, je pouvais en tirer un bénéfice de 1500 francs (env. 2.50 CHF). »

« Actuellement, je bénéficie du crédit et j’arrive à acheter 10 à 20 plats de graines de néré. Ce qui me permet de faire un petit stock de la matière première et d’accroitre la vente du soumbala. Avec le bénéfice que je gagne, je réalise des dépenses pour la famille (nourriture, scolarité de ma fille, habillement, etc.). »

UN INVENTAIRE STABLE ASSURE UN BÉNÉFICE CONSTANT

Kiemtoré Mariam, Groupe Mara Panga « Beog-Neeré »

« J’ai 60 ans et réside au secteur N°6 de Zorgho, Commune de la région du Centre-Est du Burkina Faso, située à environ 110 km de Ouagadougou. J’ai cinq enfants dont deux filles et trois garçons. Tous mes enfants sont mariés. La plus part de mes enfants vivent à Ouagadougou. Parmi les garçons, il y a un qui fait la mécanique moto, un autre fait la maçonnerie. »

Kiemtoré Mariam

« Je suis dans le domaine de vente des légumes (tomates, poivrons, oignons) il y’a environ 30 ans de cela. J’ai commencé cette activité à Ouagadougou et je continu cette activité à Zorgho. J’ai en charge actuellement 10 petits fils qui vivent avec moi. L’argent que la vente de légumes me procure permet de m’occuper de l’alimentation, une partie de leur scolarité et de leur santé. »

« Depuis que je suis dans le groupe Mara Panga, j’ai bénéficié d’un montant total de 50 000 FCFA (83.30 CHF) de crédit pour renfoncer mon activité de vente de légumes. J’utilise l’argent que je gagne pour subvenir au besoin de la famille. Avant d’être membre du groupe Mara Panga, je me procurais souvent les légumes à crédit chez mes fournisseurs et payait la somme après avoir vendu les légumes. Il était difficile pour moi d’avoir un stock régulier. Aujourd’hui, avec le crédit que j’obtiens dans le groupe, j’arrive à acheter beaucoup et de façon varié les légumes afin de disposer d’un stock suffisant pour plusieurs jours et vends donc chaque jour. J’arrive faire plus de bénéfice. Le marché de Zorgho a lieu chaque trois jours et j’arrive à faire un bénéfice brut de 6000 à 8000 FCFA (env. 10 à 13.30 CHF). »

HOSPITALITÉ ET SÉCURITÉ

Kologo Ami, Groupe Mara Panga « Beog-Neeré »

Kologo Ami a 48 ans et vie avec son mari à Zorgho, commune de la région du Centre-Est du Burkina Faso, située à environ 110 km de Ouagadougou. Elle est mère de cinq enfants dont deux garçons et trois filles. Trois de ses enfants sont scolarisés. Ami exerce le métier de restauratrice et est dans ce domaine depuis 16 ans. Son mari était chauffeur de mini car. Maintenant il fait de l’orpaillage dans un site minier. 

Kologo Ami

Ami se confit en disant : « depuis que je suis dans le groupe Mara Panga, j’ai bénéficié d’un montant total de crédit de 150 000 FCFA (env. 250 CHF). Avec ces crédits, j’ai pu acheter du haricot, des paquets de macaroni, 20 sacs de riz et 10 bidons de 25 litres d’huile pour renforcer mon activité. Le crédit me permet d’acheter la matière première en grande quantité pour mon restaurant, et surtout moins chère, car j’arrive à négocier au prix du grossiste. Personnellement avant le crédit Mara Panga, je n’avais passe assez d’argent pour pouvoir faire un grand stock de produit pour ma restauration. »

La restauratrice Ami a en charge 10 personnes pour l’alimentation, la scolarité et la santé. « Je peux dire que le crédit dont j’ai bénéficié dans le groupe Mara Panga m’aide beaucoup car j’ai senti une amélioration de mon activité. »

LE CONCEPT DU MARA PANGA

Le Mara Panga est un projet au coeur duquel se trouvent la création de groupes d’épargne et de crédit selon la méthodologie VSLA (Village Save and Loan Associations).

Basé sur une analyse chaîne de valeur dans la finance inclusive, d’autres fonctionnalités ont été ajouté au projet, tel que résumé ci-dessous. Il s’agit essentiellement de quatre éléments :

  • Crédit groupe
  • Compte groupe
  • SPM: Sélection, planification et gestion du revenu des activités génératrices de revenus
  • VSLA (Village Save and Loan Associations)

Mara Paga est une composante du « projet Développement économique local » (PADC)