Diversifier les services locaux: Former et accompagner l’insertion des jeunes affectés par les conflits

10.11.2019
La demande de la commune et du conseil départemental des jeunes, 25 jeunes garçons de Tondikiwindi et de 13 villages alentours ont suivi une formation en boulangerie-pâtisserie de 23 jours au CFM de Tondikiwindi.

Quand il a été informé de la tenue de la formation, Halidou Boubacar, le chef de village de Dangazaoumi a tout de suite sélectionné deux jeunes de sa communauté pour y participer. En effet, son village dispose déjà d’un four mais celui-ci est inutilisé depuis de longues années. « La pratique de ce métier est noble et fait vivre son homme. C’est moins dangereux que d’aller dans des zones d’orpaillage ou les jeunes risquent de se faire tuer! Ceux qui ont suivi cette formation vont pouvoir se nourrir et prendre soin de leur famille ».
Himou Adamou, un jeune de ce village se réjouit de pouvoir bientôt faciliter la vie de sa communauté « les gens ne vont plus se fatiguer pour avoir du pain, surtout pour les cérémonies. Avant ils commandaient à Ouallam ou à Niamey et quand il arrivait il était presque sec, maintenant la population aura du pain chaud! ».


Pour le second vice maire de Tondikiwindi, Monsieur Ibrahim Saidou, « les jeunes qui ont suivi cette formation sont vraiment motivés, on ne leur donne rien mais ils sont restés apprendre, de la construction du four à la production des pains et des gâteaux. Je suis certain que ces jeunes vont contribuer au développement de la commune, notamment à travers les produits qu’ils vont acheter et les taxes locales dont ils vont s’acquitter pour exercer leur nouvelle activité! »


Djibo Hamidou, 15 ans, est originaire du village de Korokodo. Il a eu connaissance de la formation alors qu’il était à Mangayze à la recherche d’un petit boulot. Il s’est rendu sur le site de la formation pensant ne rester que deux ou trois jours et gagner un peu d’argent. Lorsqu’il a appris que la formation durait 23 jours et que les apprenants ne recevaient pas de frais il a tout de même décidé de rester car il a vu l’opportunité d’apprendre un nouveau métier qui n’est pas pratiqué dans son village. « Mes grands-frères ne font rien et je ne veux pas faire comme eux. J’ai été exclu de l’école après avoir fait deux fois le cm2. » Ambitieux il envisage d’ouvrir 4 points de vente dans son village et d’apprendre le métier à d’autres jeunes de sa localité afin de satisfaire la demande de la population. Il compte économiser pour financer lui-même son mariage.


Hama Ali, originaire de Mogodjougou à 80 km de Tondikiwindi a hâte de rentrer au village construire son four et démarrer sa nouvelle activité. « Avant je venais à Niamey faire des petits boulots pour me faire un peu d’argent et rentrer au village. Une fois même je suis allé sur un site d’orpaillage mais ça n’a pas marché. Avec cette activité je vais rester chez moi! Personne ne connait la pâtisserie ici, je vais être respecté par ma famille ».