Dans le cadre du suivi des effets de ces interventions, il a été diligenté du 31 mai au 5 juin 2021, une collecte audiovisuelle de la trajectoire des Exploitations Familiales Paysannes (EFP) bénéficiaires des mesures COVID-19 afin de mettre en perspective les actions réalisées et d’en tirer les bonnes pratiques pour sa pérennisation. L’implémentation de cette activité a été rendue possible grâce à l’ONG « Canal Développement » avec l’appui de plus de 71 techniciens recrutés pour le suivi rapproché.
La collecte audiovisuelle des effets de cette action sur les activités des EFP bénéficiaires de ces mesures urgentes COVID 19 vise à réaliser un film documentaire. Ce dernier permettra de promouvoir ce mécanisme et de démontrer l’importance du travail réalisé par les différentes parties prenantes de sa mise en œuvre et de rendre plus visibles les résultats tangibles obtenus. La méthodologie utilisée est basée sur les entretiens individuels suivis de visites de terrain et/ou de greniers des différentes exploitations échantillonnées dans le cadre de cette activité. Les effets de ces mesures sur les exploitations restent perceptibles.
Les perceptions des exploitations bénéficiaires interrogées révèlent que les crédits agricoles ont permis à la grande majorité de maintenir leur niveau de vie et d’augmenter significativement leur productivité ainsi que leurs revenus pour un réinvestissement dans leurs activités et la satisfaction des besoins scolaires de leurs enfants. En témoigne le fort taux (98%) de remboursement des crédits.
Les déclarations suivantes donnent un aperçu de la manière dont ils profitent du crédit pour atténuer les effets du COVID-19 :
« Avec l’avènement du covid-19, il y a eu ralentissement de nos activités en raison de la mévente. Grâce à la formation sur la gestion, le remplissage des fiches de stock et au financement d’un fonds de roulement de 500 000 F CFA (833 CHF, la Coopérative de transformation du riz de Bassila a pu réaliser un bénéfice de 400 000 F CFA (667 CHF) avec lequel elle compte construire une aire de séchage d’une capacité plus élevée que celle utilisée actuellement. Nous planifions également l’acquisition d’un kit d’étuvage plus grand pour transformer rapidement une plus grande quantité de riz paddy en vue de la satisfaction de la demande de la population. Nous remercions la Coopération suisse ainsi que PASDeR 3 pour cette opportunité » affirme Mme Roukéyatou Alidou Moussa, Secrétaire de la Coopérative de transformation du riz paddy en riz étuvé de Bassila situé au Centre-ouest du Bénin.
« J’ai bénéficié du crédit mis en place pour atténuer les effets de la COVID 19. Après l’utilisation de ces derniers, la qualité de ma production était meilleure. Les épis de maïs étaient gros parce que l’engrais était suffisant. A la récolte, le rendement était meilleur (30 sacs) en comparaison à l’année passée (21 sacs). J’ai vendu 25 sacs à 200 FCFA (0.33 CHF) le kilogramme pour un montant d’environ 500 000 FCFA (833 CHF). J’ai pu rembourser mon crédit de 50%. J’ai pris 313 000 F CFA (522 CHF) pour la main d’œuvre, j’ai utilisé une partie des 187 000 FCFA (312 CHF) pour la scolarisation des enfants et le reste est en train d’être investi actuellement pour la campagne agricole en cours » souligne Yatopa Bettou, producteur de maïs à Tora, Tanguiéta (nord-ouest Bénin).
La satisfaction des bénéficiaires par rapport à cette action justifie leurs nombreuses demandes pour la poursuite de la mise en place de ces crédits. « Je suis très content et fier d’avoir obtenu ce financement. Mon souhait est que le programme puisse augmenter le nombre de bénéficiaires afin que les autres producteurs soient impactés dans le village et dans la commune » conclut-il avec un sourire qui laisse transparaitre toute la joie qui l’anime.
Au total, 1497 EFP dont 503 femmes ont été impactées de façon directe par cette action et sont réparties comme suit : 1282 EFP productrices de mais, de soja et de riz et 215 EFP promotrices des micro-projets dans les domaines du maraichage, du petit élevage et de la transformation. On peut également citer entre autres 6400 bénéficiaires indirects (Main d’œuvre) composés de 47 % de femmes et de 75 % de jeunes.
En attendant la réalisation de l’étude sur l’effet de la mise en œuvre des mesures anti-COVID 19 sur les exploitations familiales, on peut déjà remarquer que plusieurs emplois directs et indirects ont été créés grâce à ces interventions avec un accroissement de revenus significatifs et un niveau de productivité meilleur que les années antérieures.