Avec ces formations les jeunes filles acquièrent des compétences techniques et entrepreneuriales et développent des soft skills (autonomisation, communication, marketing, créativité), qui leurs permettent d’exercer une activité économique en lien avec l’économie locale. Ainsi ces jeunes filles participent au développement économique de leur commune.
Grâce à une FIP en boulangerie pâtisserie dans le village de DANJA, commune de Djirataoua, région de Maradi, une jeune fille a pu s’insérer dans le circuit économique de son village et de sa commune, touchant ainsi plusieurs acteurs de l’économie locale.
Hourara Yacouba, 15 ans, (bénéficiaire direct)
« Avant de recevoir la formation en pâtisserie je pratiquais un petit commerce (préparation culinaire et vente de Dan Na Rogo et Awara (beignets locaux)), mes recettes étaient très maigres.
Notre formation a duré quatre semaines et a porté sur la confection de biscuit, pain, gâteau, beignet. Depuis lors ma vie a changé en bien car je peux faire face à mes besoins primaires. Par exemple je peux acheter des habits pour mes sœurs et moi-même, faire bouillir la marmite familiale, participer à une tontine (groupe local d'epargne). J’ai acheté 4 chèvres et je me fais seconder par une de mes petites sœurs à qui j’ai donné les rudiments en pâtisserie. Dans le cadre des cérémonies (mariage ou baptême) je reçois de temps à autre des commandes pour la production de biscuits et gâteaux.
Actuellement j’ai une rentrée de 2 000 FCFA par jour alors que mes gains antérieurs s'élevaient à 200 FCFA par jour au maximum.
Aujourd’hui j’ai cette autonomie financière, qui me met plus en confiance et me permet d’être plus créative et entreprenante. »
Moutari Gangara, 72 ans, conseillé municipal, commune de Djirataoua
« Avant l’arrivée du projet dans notre localité, nous avions déjà eu vent de cette formation dans d’autres communes, alors quand notre tour est arrivé nous avons saisi l’opportunité pour que nos filles bénéficient elles aussi de ces formations. Et le résultat est très satisfaisant, car aujourd’hui elles se suffisent à elle-même en matière de petites dépenses, elles organisent des tontines(groupes locaux d'épargne), elles contribuent à l’achat du trousseau de mariage, elles aident les parents à travers de petits cadeaux, et même les dépenses du foyer.
Le village est fier de ce progrès car voyez-vous sur les étals exposés sur le bord de la route les passagers de bus et nous-mêmes avons des friandises que nous ne trouvions pas avant sur place. Maintenant quand des foires sont organisées dans notre commune nous sommes heureux de présenter à notre tour des produits de qualité que nous avons produit nous-mêmes. Quand il y a des ateliers, des réunions ou autre regroupement au niveau de la mairie ce sont ces mêmes filles qui organisent la pause-café (on ne fait plus recours aux gens de Maradi) en fournissant pains, gâteaux, et autres services ce qui est d’un grand apport pour notre village. »